Eglises d'Asie

Pour la deuxième fois, les évêques catholiques sud-coréens font appel à leurs homologues américains pour régler la question du statut des forces américaines en Corée du Sud

Publié le 18/03/2010




Les évêques catholiques sud-coréens ont demandé pour la deuxième fois aux évêques catholiques des Etats-Unis « d’intervenir » auprès de leur gouvernement en faveur du « traité équitable » qui devrait déterminer le statut des forces américaines en Corée du Sud. Par une lettre envoyée le 23 avril et adressée à la Conférence des évêques nord-américains, Mgr Michael Park Jeong-il, évêque de Masan et président de la Conférence des évêques sud-coréens, déclare que « la récente médiocre révision » du traité bilatéral sur le statut des forces américaines en Corée du Sud (SOFA) « humiliait » le peuple coréen. Cette lettre est le second appel à la solidarité des évêques américains, le premier ayant été lancé le 7 décembre dernier alors que la révision du SOFA avait débuté à Séoul entre la Corée du Sud et les Etats-Unis (1).

La lettre du 23 avril, intitulée « Evaluation générale de l’amendement du SOFA », stipule que, « malgré quelques améliorations approuvées par certains hommes politiques et constituant une avancée importante, cette révision a causé la colère et une grande déception dans le peuple de Corée ». « En fait, écrit Mgr Park, nous constatons à travers cette révision que les Etats-Unis essaient d’échapper à leurs responsabilités en demandant des concessions excessives aux Coréens. Les évêques coréens déclarent que le nouveau SOFA est « injuste », limite « la souveraineté nationale » et défie « la fierté nationale » de la Corée. Ils écrivent également que les Coréens s’étonnent de voir les troupes américaines demeurer en Corée du Sud alors que les Coréens travaillent à obtenir la paix et la réconciliation entre les deux Corée. « Les rassemblements coréens devant l’ambassade des Etats-Unis à Séoul demandant une vraie et juste révision du SOFA sont quotidiens. Les participants ne viennent pas seulement de groupes directement concernés par le SOFA mais de toutes les couches de la société, cercles religieux compris », écrivent-ils.

Etant donné la gravité de la situation, les évêques coréens demandent à leurs homologues américains « d’intervenir auprès des autorités, des instances et des organisations gouvernementales pour qu’un traité juste puisse être signé sur un pied d’égalité au nom d’une meilleure justice, de la paix et du partage fondé sur un respect mutuel ». Dans leur dernière lettre, les évêques expliquent encore que « le but de la révision du SOFA » était de développer une base solide pour une coopération et une sécurité capables de créer « des relations matures et tournées vers l’avenir entre les deux alliés ». Cette lettre était accompagnée d’un document de 36 pages expliquant clairement les effets pervers du SOFA que les évêques coréens tiennent pour contraire à l’intérêt national du peuple de Corée.

Dans leur première missive, les évêques avaient souligné qu’en septembre 2000 quelque 37 000 militaires étaient toujours stationnés sur le territoire sud-coréen, répartis en 90 bases dispersées dans tout le pays.