Eglises d'Asie

Bornéo : les évêques catholiques de la région lancent un appel pour que cesse “la civilisation de la violence” et que triomphe l’amour fraternel

Publié le 18/03/2010




Dans une lettre pastorale commune, publiée le 27 mai, les sept évêques catholiques de Kalimantan (Bornéo) soulignent que d’étroits intérêts religieux, ethniques, régionaux et politiciens ont apporté “hostilité, violence et division” au sein de la population. La violence, écrivent les évêques, a coûté tant de vies à Kalimantan qu’il faut encourager toute initiative capable d’amener la réconciliation entre les groupes ennemis. “Nos efforts seront couronnés de succès si nous arrivons à remplacer la civilisation de la violence et de l’inimitié par celle de l’amour fraternel. C’est ce qui motive notre appel en faveur de cette fraternité que tous les êtres humains recherchent”, écrivent les évêques.

La lettre demande aux catholiques le respect d’eux-mêmes et des autres, d’accepter les différences et les diversités et d’être prêts à réellement se pardonner les uns les autres. Les évêques soulignent également la nécessité d’une action consciente fondée sur le respect des droits de l’homme et une option pour les plus pauvres qui soit “courageuse et non exclusive”. Ils appellent les catholiques à s’abstenir de toute violence, discrimination et fanatisme qui ne peuvent que tuer l’esprit de fraternité. Ils les encouragent à s’écouter mutuellement d’un cœur largement ouvert. En conclusion, ils disent espérer voir ce mouvement d’amour fraternel gagner la vie quotidienne de tous afin que “une société humaine, civilisée, pacifique et solidaire devienne réalité”.

Mgr Blasius Pujaraharja, évêque de Ketapang, a confié à des journalistes catholiques, le 28 mai, que cette lettre n’était pas due seulement aux conflits sanglants qui agitent le Kalimantan depuis 1990, mais également aux disputes politiciennes qui règnent à Jakarta. “Nous, évêques, n’avons pas à nous mêler de façon active à la vie politique. Avec cette lettre pastorale, nous voulons seulement essayer d’exprimer notre inquiétude quant à la situation actuelle et appeler tous les partis à se préoccuper de la sécurité nationale et de la vie du peuple”.

Cette lettre a été signée par les sept évêques de Kalimantan, une région secouée sporadiquement depuis 1997 par de violents affrontements inter-communautaires. Les émeutes entre migrants madurais et ethnies locales malaises et dayak, dans le Kalimantan-Ouest et, plus récemment, dans les deux provinces de Kalimantan-Sud et de Kalimantan-Nord, ont fait des centaines de morts (1).