Eglises d'Asie

La petite communauté catholique du Népal s’associe au reste des Népalais pour saluer la mémoire du roi Birendra, de la reine et des membres de la famille royale tués le 1er juin dernier

Publié le 18/03/2010




Apprenant la nouvelle de la mort du roi Birendra Bir Bikram Shah Dev, de la reine Aishwarya et de toute une partie de la famille royale du Népal, Mgr Anthony Sharma, préfet apostolique du Népal, a exprimé sa peine. Le roi et la reine s’étaient rendus en visite au Vatican en 1983, a rappelé Mgr Sharma, et cette visite avait ouvert la voie à l’établissement de relations diplomatiques entre le Saint-Siège et le Népal, préparant ainsi la création de la missio sui juris du Népal en 1984.

Le lendemain des événements qui ont décimé la famille royale, des catholiques, rassemblés à l’église de l’Assomption, à Katmandou, ont prié pour les victimes de cette tragédie. Selon Mgr Sharma, un comité de responsables laïcs a été formé pour préparer un message de condoléances au nom de l’Eglise catholique au Népal. Le lendemain, 3 juin, le message de condoléances que le pape a envoyé au nouveau roi Gyanendra a été publié en première page de la plupart des quotidiens locaux. Le même jour, lors de la messe célébrée dans l’église de l’Assomption, une photo du roi et de la reine avait été disposée sur l’autel et le P. Casper Miller a invité l’assistance à laisser « l’Esprit Saint, en ce jour de la Pentecôte, descendre sur nous et consoler nos cœurs ».

Lors de la messe de la Pentecôte, Mgr Sharma a rappelé que lui et d’autres prêtres jésuites avaient été invités à la cérémonie du couronnement du roi Birendra au début des années 1970. A l’instar d’une grande partie de la famille royale, le roi Birendra avait étudié au collège Saint-Joseph, tenu à Katmandou par les jésuites (1). La reine avait également étudié dans des écoles catholiques au Népal et en Inde.

L’hindouisme est religion d’Etat au Népal où 89 % des 23 millions d’habitants sont hindous. La monarchie est très liée au clergé hindou et les rites hindous qui impliquent la famille royale sont nombreux. Toutefois, un certain nombre de libertés religieuses ont été rétablies après la restauration de la démocratie en 1990. Aucun chrétien n’est plus emprisonné ou torturé et beaucoup de groupes chrétiens sont aujourd’hui officiellement reconnus. Cependant, la question de la conversion reste toujours très délicate. L’ancienne loi prévoyait que « personne ne pouvait convertir » et l’actuelle stipule qu’« aucune personne ne peut en convertir une autre ». Par ailleurs, l’évangélisation parfois agressive pratiquée par certains petits groupes protestants continue de susciter une forte opposition au sein de l’hindouisme (2). Outre les hindouistes, on compte environ 6 % de bouddhistes (en majorité lamaïstes), 3 % de musulmans et quelques milliers de chrétiens dans le royaume. Les catholiques sont au nombre de 6 000 (3).