Eglises d'Asie

Les forces de police ont fait échouer la tentative des religieux du Bouddhisme unifié de ramener leur patriarche à Hô Chi Minh-Ville

Publié le 18/03/2010




Dès la fin du mois de mars dernier, le vénérable Thich Quang Dô, recteur de l’Institut pour la propagation du Dharma et deuxième dirigeant du Bouddhisme unifié, avait écrit aux plus hautes autorités civiles du pays que, dans le cas où celles-ci tarderaient encore à autoriser le retour à Saigon du patriarche du Bouddhisme unifié, Thich Huyên Quang, en résidence surveillée dans le Quang Ngai depuis 19 ans, ce sont les bouddhistes eux-mêmes qui prendraient l’initiative de se rendre en délégation dans le Centre-Vietnam pour y organiser le retour à Saigon du religieux exilé (1). Les intentions des dirigeants bouddhistes n’avaient pas laissé indifférent le pouvoir civil, puisque les autorités de l’arrondissement de Phu Nhuân, à Hô Chi Minh-Ville, convoquaient le vénérable Thich Quang Dô pour interrogatoire aux alentours du 17 mai. Malgré les pressions exercées sur lui par le pouvoir civil, le dirigeant bouddhiste, dans une seconde lettre adressée, le 20 mai, au nouveau secrétaire général du Parti communiste et aux dirigeants de l’Etat, renouvelait sa demande et précisait que l’opération de sauvetage du patriarche du Bouddhisme unifié aurait lieu le 7 juin 2001.

Au fur et à mesure que s’approchait l’échéance fixée par les religieux, les autorités ont montré leur fébrilité et multiplié les mesures destinées à neutraliser la tentative des fidèles et religieux bouddhistes. Le 1er juin, une décision portant le n° 3208/QD-UB et publiée par le Comité de l’arrondissement Phu Nhuân de Saigon plaçait le vénérable Thich Quand Dô en résidence surveillée (administrative) pour une période de deux ans, une peine qui venait s’ajouter aux 18 années déjà passées en prison par le religieux âgé aujourd’hui de 73 ans.

Au cours des deux semaines qui ont précédé la date prévue pour l’opération de sauvetage du patriarche, à savoir le 7 juin, on avait pu constater une mobilisation intense des diverses pagodes du Centre-Vietnam, à Nha Trang, Phu Yên, Binh Dinh, Quang Ngai, Quang Nam et plus particulièrement à Huê et Quang Tri, autant de lieux où fidèles et religieux se préparaient à participer à l’opération de sauvetage. La police procéda alors à un blocage complet de toutes ces pagodes. A partir du 1er juin, 115 pagodes, dans tout le Sud-Vietnam, ont eu le téléphone coupé, ce qui empêcha toutes communications entre elles. Religieux et fidèles engagés furent convoqués pour interrogatoires. La tension fut particulièrement vive à Huê et à Quang Tri, où des accusations furent lancées contre les religieux par les hauts-parleurs de la ville.

Malgré cela, au matin du 7 juin, depuis Huê, un nombre considérable de fidèles et de religieux ont tenté de rejoindre le district de Nghia Hanh dans le Quang Ngai, lieu où est gardé le patriarche Thich Huyên Quang. Une première tentative de départ en automobile ayant échoué, les volontaires décidèrent de se diviser en trois groupes et de partir en motocyclette à des heures et par des itinéraires différents. Leurs tentatives ont également échoué, à la suite de l’intervention des forces de police à divers endroits du parcours.