Eglises d'Asie

L’évêque auxiliaire de Séoul invite les autorités de Pyongyang à autoriser le séjour permanent de prêtres catholiques en Corée du Nord

Publié le 18/03/2010




Chaque année, le dimanche précédant le 25 juin, jour où fut signé en 1953 l’armistice qui mit fin à la guerre de Corée commencée trois ans plus tôt, l’Eglise catholique en Corée du Sud célèbre un Dimanche de prières pour la réconciliation et l’unité nationales (1). Cette année, cette journée sera fêtée le dimanche 24 juin et, avec deux semaines d’avance, Mgr Peter Kang Woo-il, évêque auxiliaire de l’archidiocèse de Séoul, a rendu public la prière qu’il offrira ce jour-là. « Je me sens désolé que les Nord-Coréens aient été privés de la possibilité de louer Dieu dans la joie depuis de si longues années, toutes ces années pendant lesquelles il n’y a eu aucun prêtre au Nord », a-t-il déclaré. Il a également ajouté qu’il « espérait intensément » que les autorités nord-coréennes autorisent les évêques sud-coréens qui sont canoniquement responsables des circonscriptions ecclésiastiques du Nord à visiter les catholiques qui y vivent et à leur administrer les sacrements.

La demande des évêques sud-coréens à voir le régime nord-coréen autoriser la présence permanente de prêtres sur son sol n’est pas nouvelle. En juin dernier, Mgr Nicolas Cheong Jin-suk, archevêque de Séoul et administrateur apostolique de Pyongyang, avait déclaré en réponse à la question d’un journaliste qu’une visite du pape en Corée du Nord ne pouvait être envisageable que si, entre autres, Pyongyang autorisait officiellement la présence et l’existence de l’Eglise catholique en Corée du Nord (2). La prière que Mgr Peter Kang dira le 24 juin 2001 intervient à un moment où les négociations entre les deux Corée (3), qui sont nettement moins intenses depuis quelques mois, pourraient redémarrer. Tout en promettant que l’Eglise en Corée du Sud ne remettra pas en question l’aide humanitaire – notamment alimentaire – qu’elle apporte depuis plus de cinq ans aux Nord-Coréens, Mgr Peter Kang a déclaré que le statut de Pyongyang serait nettement rehaussé aux yeux de la communauté internationale si une vraie liberté de religion était accordée aux Nord-Coréens.

Selon Mgr Peter Kang, environ 60 prêtres catholiques et un nombre inconnu de fidèles catholiques ont été tués pour leur foi au Nord avant et pendant la guerre de Corée. Aujourd’hui, certaines estimations font état de l’existence de quelques milliers de catholiques encore vivants au Nord. Il y a quelques années, une église catholique, l’église de Changchung, a été construite à Pyongyang et c’est la seule église catholique du pays. A l’occasion, quelques prêtres coréens et étrangers, de passage à Pyongyang, ont pu célébrer la messe dans cette église, offrant ainsi « une lumière » dans « l’infortune » qui est celle de l’Eglise en Corée du Nord, commente encore Mgr Peter Kang (4).