Eglises d'Asie

Par volonté d’apaisement, des responsables religieux, dont un dirigeant de la Nadhlatul Ulama, ont visité les églises chrétiennes détruites fin mai dans l’est de Java

Publié le 18/03/2010




Des représentants de la plupart des grandes religions présentes en Indonésie ont visité les églises chrétiennes détruites les 28 et 29 mai par des partisans du président Adurrahman Wahid dans la ville de Pasuruan, située dans la partie est de l’île de Java (1). « Je suis là pour limiter le danger », a déclaré le 1er juin Hasyim Muzadi, dirigeant de la Nadhlatul Ulama (NU), devant les ruines encore fumantes d’un temple protestant, bâti par les Hollandais en 1829 et incendié lors de ces deux journées d’émeutes par des membres de cette organisation musulmane de masse, restée très liée au président Wahid. « Nous souhaitons la réconciliation entre les musulmans et les autres groupes », a-t-il ajouté devant les représentants locaux des communautés bouddhiste, catholique et protestante.

Les responsables de la NU et les autres responsables religieux sont tombés d’accord pour dire que les incidents de la fin mai étaient le fait de fauteurs de trouble extérieurs à la ville de Pasuruan. H. Muzadi a appelé les gens à ne pas se laisser influencer par des provocateurs alors que les manœuvres visant à destituer le président Wahid se poursuivent à Djakarta. « Les relations entre les communautés ont toujours été bonnes à Java-Est et ne doivent pas être ruinées par les agissements de groupes extérieurs », a encore ajouté H. Muzadi. Même si le calme est revenu à Java-Est, la tension demeure vive. Les membres de la NU n’ont pas été mis au courant de la visite devant les ruines du temple protestant de H. Muzadi ; cette visite a en effet eu lieu un vendredi, jour saint pour les musulmans, et les responsables de la NU craignaient un éventuel rassemblement potentiellement hostile de leurs propres partisans.