Eglises d'Asie – Inde
Vingt-mille chrétiens du Nagaland protestent contre l’assassinat des religieux salésiens dans le Manipur
Publié le 18/03/2010
Venant de divers endroits de l’Etat, les manifestants avaient, pour la plupart effectué de longues marches avant de se réunir dans la capitale de l’Etat, Kohima, en souvenir des victimes, les PP. Raphael Paliakara et Andreas Kindo et le séminariste Shinu Joseph. Sur les calicots élevés au-dessus des têtes, on pouvait lire : “Les missionnaires ne sont pas des bêtes ! Arrêtez leur massacre ! “Mettez un terme à la civilisation des armes ! “Ne touchez pas à nos prêtres !” ou encore “Assez de sang ! autant d’exhortations lancées aux quelque vingt groupes de rebelles opérant dans l’Etat du Manipur, qui luttent pour l’autodétermination de la population autochtone et sont responsables des attaques contre les missionnaires coupables de n’avoir pas répondu aux demandes d’argent qui leur ont été adressées. Au cours des douze dernières années, cinq d’entre eux ont été assassinés ; quelques autres ont réussi à déjouer les embuscades tendus par les guérilleros (2).
Le ministre-président du Nagaland, Etat dont le nom a été formé à partir de celui de l’ethnie Naga, majoritaire dans la région, s’est lui-même adressé aux manifestants et a fait l’éloge des missionnaires assassinés dont il a dit qu’ils étaient des “martyrs de la foi Ce fut ensuite le tour de Jamir, représentant des chrétiens de l’Etat qui constituent 87 % des 1,98 millions d’habitants de l’Etat, de prendre la parole. Il a encouragé ses compatriotes à rester unis et à lutter contre la violence et pour la fraternité. L’évêque de Kohima, Jose Mukala, a condamné ce qu’il appelle la “civilisation de la mort” et a donné l’assurance qu’en dépit de toutes les menaces, les activités humanitaires de l’Eglise continueraient jusque dans les villages les plus reculés. Le pasteur Ehabu Trhuja, président du forum chrétien du Nagaland a demandé aux chrétiens de lutter contre le culte de la violence. Le responsable du Mouvement du peuple Naga pour les droits de l’homme a déclaré aux manifestants que les meurtres récents faisaient partie d’un complot ourdi par des groupes fondamentalistes hindous de connivence avec certains rebelles pour intimider les missionnaires.
Les manifestants ont envoyé un mémorandum au gouverneur du Manipur, lui demandant d’arrêter les coupables et d’assurer la sécurité des chrétiens missionnaires qui travaillent dans la région. Des copies du mémorandum ont été envoyées au président K.R. Narayanan, au Premier ministre Atal Behari Vajpayee et à d’autres hauts fonctionnaires.