Eglises d'Asie

Hanoi : le vice premier ministre vietnamien exalte les similitudes entre les politiques religieuses du Vietnam et de la Chine

Publié le 18/03/2010




Selon le Nhân Dân (1), organe du Parti communiste vietnamien, le vice premier ministre Nguyên Tân Dung a reçu une délégation de cadres du Bureau des Affaires religieux de Chine en visite au Vietnam et conduite par son directeur adjoint Yiang Tongxian. A cette occasion, Nguyên Tân Dung, qui est le 5ème nom sur la liste des membres du Bureau politique, a affirmé la similitude des politiques religieuses des deux pays communistes.

Il a affirmé devant le fonctionnaire chinois : “Le Vietnam et la Chine sont deux nations dirigées par le parti communiste en route vers le socialisme ; elles ont, en conséquence, de nombreux points communs. En particulier en matière de législation et de politique religieuses, les similitudes entre les deux partis sont multiples.” Exposant la politique pratiquée au Vietnam dans le domaine des croyances, le vice premier ministre a déclaré que le gouvernement vietnamien a toujours respecté la liberté de croyance du peuple et n’a jamais fait de distinction entre les religions. Cependant, il a ajouté que quiconque utilisait la religion pour s’opposer aux autorités, troubler l’ordre et la sécurité était jugé d’une manière appropriée selon les dispositions prévues par la loi. Tout citoyen, tout ecclésiastique qui sous le couvert de la religion viole la loi, a-t-il répété, était sévèrement puni.

Nguyên Tân Dung a encore fait remarquer qu’en raison des similitudes des politiques religieuses des deux pays, l’échange d’expériences s’imposait entre les Bureaux des Affaires religieuses vietnamiens et chinois. Il était souhaitable, a-t-il dit, que les deux services collaborent ensemble pour mieux accomplir la mission qui leur avait été confiée.

De fait, il existe des analogies indubitables et multiples entre les politiques religieuses des deux pays et il serait trop long de les énumérer ici. Elles tiennent, en premier lieu, à une même inspiration marxiste. Elles concernent plus spécifiquement le contrôle général exercée par certaines instances d’Etat sur la vie spirituelle des diverses communautés religieuses, le rôle joué en ce domaine par les Bureaux des Affaires religieuses au plan national et régional. Cependant, depuis la création de la République démocratique du Vietnam en 1954, un point fondamental les différencie, au moins dans le domaine du catholicisme. Les autorités politiques vietnamiennes ont toujours admis l’existence de rapports spéciaux entre la communauté catholique vietnamienne et le Saint-Siège, même si elles désirent les contrôler. La Chine tient un tout autre langage sur ce point. Ces rapports spéciaux avec Rome étaient déjà mentionnés dans les premières directives signées de Hô Chi Minh en 1956. Il faut noter aussi qu’il n’existe pas au Vietnam d’équivalent de l’Association patriotique. Le Comité d’union du catholicisme, fondé en 1983, est un organisme de nature toute différente. En effet, l’Association patriotique des catholiques chinois est au sommet effectif de l’organisation ecclésiale. Le Comité d’union au Vietnam est en marge de l’organisation ecclésiale. C’est une organisation politique qui n’a jamais prétendu exercer une autorité quelconque à l’intérieur de l’Eglise. Le Comité a toujours déclaré n’être pas un organisme d’Eglise. Membre du Front patriotique, le Comité d’union du catholicisme est chargé par celui-ci de mobiliser les catholiques au service des grandes lignes politiques du Parti.