Eglises d'Asie

Les autorités gardent le silence sur le sort du P. Nguyên Van Ly et font subir des représailles à ses anciens fidèles ainsi qu’à certains membres de sa famille

Publié le 18/03/2010




Les autorités maintiennent le silence le plus complet sur le sort réservé au P. Nguyên Van Ly, depuis son arrestation, le 17 mai dernier dans sa paroisse de An Truyên dans le diocèse de Huê. Après les quelques nouvelles données les premiers jours, annonçant la grève de la faim menée par le prêtre, son séjour à l’hôpital de Huê, son retour en prison et son transfert dans un autre lieu de détention, aucune autre information n’a filtrée à son sujet, pas plus sur sa résidence actuelle que sur l’état de sa santé fortement ébranlée par le jeûne. Par contre, les informations sont plus nombreuses concernant les proches du prêtre dissident et ses anciens fidèles de Nguyêt Biêu, lieu où le prêtre avait été placé en résidence surveillée, et de An Truyên où il avait été nommé curé. Tous sont l’objet d’interrogatoires incessants, de tracasseries et pressions policières les plus diverses.

C’est à Nguyêt Biêu, à la fin du mois de novembre dernier, qu’avait commencé la campagne du P. Nguyên Van Ly pour la liberté religieuse au Vietnam. Les protestations du prêtre avait pris comme première raison la confiscation par les autorités locales de terrains appartenant à la paroisse, pour en fin de compte dénoncer, dans les derniers documents, l’ensemble complet des violations de la liberté religieuse dans le pays tout entier. Or les autorités n’ont pas encore renoncé à s’emparer des terrains de Nguyêt Biêu confisqués une première fois mais ensuite récupérés par la paroisse. Le 13 juin dernier, environ 30 agents de police, accompagnés d’une dizaine de travailleurs agricoles, sont venus accaparer à nouveau les terres contestées. Le lendemain, après concertation avec le prêtre remplaçant du P. Ly, dès 5h30 du matin, après les prières du matin, l’ensemble de la paroisse est venu récupérer les terres et y travailler à sa manière pour préparer la prochaine récolte. Dans l’après-midi, des forces impressionnantes de police, accompagnées de membres de diverses associations communistes, ont cerné le village et empêché toute circulation à l’intérieur. Dans les journées qui ont suivi, les fidèles de Nguyêt Biêu ont été appelés les uns après les autres pour des interrogatoire portant sur ces faits.

Plus tard, on a également appris que la police avait arrêté trois des neveux et nièces du P. Nguyên Van Ly. Le 19 juin, sa nièce, Mme Nguyên Thi Hoa, mère de famille et veuve, extrêmement pauvre, a été interpellée pour avoir conservé chez elle, dit-on, des documents appartenant au P. Ly. Le lendemain, c’était le tour d’un neveu, Nguyên Van Cuong, d’être arrêté puis mis au secret. Le même jour, un troisième neveu, Nguyên Van Dung, était appelé et gardé par la police sans que ses proches n’aient de nouvelles de lui.