Eglises d'Asie

L’évêque catholique du diocèse de Yokohama ne pense pas que l’institution du diaconat soit possible dans son diocèse

Publié le 18/03/2010




Plutôt que l’institution du diaconat permanent, ce qui reviendrait à introduire une nouvelle formule hiérarchique dans la structure du diocèse, former les laïcs pour qu’ils prennent plus de responsabilités dans l’Eglise me semble préférable, a déclaré Mgr Rafaël Masahiro Umemura, évêque de Yokohama, qui a expliqué qu’il lui était impossible d’ordonner des diacres permanents dans son diocèse malgré l’unanimité des autres évêques sur la question. Il a précisé, dans un communiqué daté du 3 juin dernier, que l’introduction du diaconat permanent dans la structure hiérarchique de l’Eglise, “à un moment où les laïcs sont encore insuffisamment formés, pourrait conduire à un retour du cléricalisme” “Quoique nous reconnaissions l’importance du mouvement en faveur d’un diaconat permanent, nous avons jugé qu’à Yokohama, nous n’étions pas prêts. Nous devons donc renvoyer à plus tard cette question”, a-t-il ajouté.

La Conférence des évêques catholiques du Japon avait débattu du diaconat permanent en assemblée plénière en 1972 puis de nouveau en 1982 mais la décision n’avait été prise qu’en 1994, à l’unanimité, d’en préparer les statuts pour avrils 2001 (1). En 1995, la Conférence avait présenté un avant-projet au Saint-Siège qui avait donné son approbation en 1998. Un peu plus tard, le cardinal Sirayanagi, archevêque de Tôkyô, promettait “d’institutionnaliser le diaconat permanent”. Cependant, à cette époque, l’évêque de Yokohama était Mgr Hamao, devenu depuis président du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants et des itinérants. Mgr Umemura, 49 ans, soulignant que la programmation était déjà opérationnelle dans les autres diocèses, déclare qu’il pense que “ni les prêtres, ni les religieuses, ni les laïcs comprennent vraiment ce qu’est un diacre permanent”. Il écrit également que son diocèse manque des “structures de base” capables de soutenir un diaconat permanent. Quand un diocèse décide de le mettre sur pied, il doit commencer par établir une structure de formation. Yokohama, dit l’évêque, n’a ni le personnel ni les finances pour le faire. Sur un plan financier, le diocèse est actuellement en déficit, or le diocèse doit pouvoir compter sur un diaconat permanent possédant ses propres ressources financières. “Mais ordonner des gens en fonction de leurs revenus est hors de question”, a estimé Mgr Umemura.

Dans d’autres diocèses, d’après certaines sources, il est demandé au candidat de renoncer à sa situation et de suivre un séminaire et des stages de formation, y compris en paroisse. A Tôkyô, le candidat suit un séminaire de formation pendant trois ans et effectue un stage de six mois en paroisse. Chaque candidat reçoit environs 150 000 yens (1 210 dollars US) par mois, “une indemnité de vie insuffisante pour couvrir les dépenses d’une famille. Pour l’instant, des diacres travaillent dans l’archidiocèse de Tôkyô et dans le diocèse de Nagasaki. Les diocèses d’Urawa et de Naha ont commencé une formation. Le diocèse de Nagoya met en place les structures nécessaires.

Parmi les 22 390 diacres permanents dans le monde en 1998, 149 seulement sont asiatiques indiquent les statistiques du Vatican. Le diocèse de Yokohama compte 44 prêtres diocésains et 103 prêtres religieux. Parmi ces 147 prêtres, 70 sont de nationalité étrangère. Le diocèse compte aussi 600 religieuses qui animent écoles et dispensaires. Si, dans le diocèse de Yokohama, on recense 53 000 catholiques japonais, il ne faut pas oublier la présence de 93 000 catholiques étrangers venus du Brésil, des Philippines, de Corée du Sud et du Vietnam.