Eglises d'Asie – Indonésie
Papouasie : les ravisseurs de deux ressortissants belges demandent la médiation des Eglises chrétiennes
Publié le 18/03/2010
Depuis le 7 juin, deux ressortissants belges, Philippe Simon, âgé de 49 ans, et Johan van den Eynde, âgé de 47 ans, sont portés disparus. Malgré les mises en garde de la police, ils étaient partis de Nagire, sur la côte nord de la province, pour réaliser un reportage vidéo dans la région des hauts-plateaux d’Ilaga, à 280 kilomètres en direction du sud-est. Après un temps d’incertitude sur leur sort, il est désormais avéré qu’ils ont bien été pris en otages. Selon le P. van den Broek, lui et le pasteur Giay étaient prêts à entamer les négociations dès le week-end du 23-24 juin, mais les rebelles leur ont fait savoir qu’ils ne devaient rien faire avant de recevoir une lettre de leur part. Le 27 juin dernier, cette lettre leur est parvenue. Grâce à elle, on sait désormais que ce n’est pas Penny Murib mais Kelly Kwalik qui est responsable de ces enlèvements. Chef de de libération papoue, Kwalik a en 1996 déjà enlevé plusieurs personnes, des scientifiques dont quelques étrangers, dans la région des hauts-plateaux de Mapenduma. Cette prise d’otages s’était soldée par la mort de deux personnes, tuées lors de l’opération militaire montée pour les libérer. Cette fois-ci, selon le P. van den Broek, Kwalik souhaite que sa cause soit discutée devant un forum international et que le président Wahid réponde à la lettre que les deux médiateurs chrétiens sont chargés de lui faire passer. Le 27 juin, Abdurrahman Wahid était en déplacement officiel en Australie et en Nouvelle-Zélande.
Il y a quelques mois, au début de cette année, une prise d’otages un peu similaire avait eu lieu. Deux Sud-Coréens travaillant pour une société forestière avaient été kidnappés avant d’être relâchés quelques jours plus tard. Vaste et peu peuplée, la partie indonésienne de la Papouasie connaît depuis de nombreuses décennies un mouvement insurrectionnel plus ou moins intense. Le Mouvement pour la Papouasie libre revendique l’indépendance du territoire et la politique du gouvernement de Djakarta a oscillé au cours des années entre le dialogue et la répression (2). Ce mouvement rassemble un ensemble d’organisations représentant les divers groupes mélanésiens du territoire dont les intérêts ne sont pas toujours convergents. Autrefois majoritaires dans la province, les Mélanésiens sont aujourd’hui à égalité, en nombre, avec les Indonésiens originaires d’autres îles du pays, venus s’installer là à la faveur des transmigrations. Les Mélanésiens sont en grande partie chrétiens tandis que les transmigrants sont majoritairement musulmans (3).