Eglises d'Asie

La présidente Gloria Macapagal-Arroyo apporte son soutien à l’Eglise catholique qui s’est prononcée contre un projet de loi autorisant le divorce

Publié le 18/03/2010




“Je crois que nous devons refuser le divorce car il affaiblirait la famille philippine”. Tels sont les termes par lesquels la présidente Gloria Macapagal-Arroyo a exprimé son soutien à la position de l’Eglise catholique qui fait campagne pour le rejet au parlement d’un projet de loi autorisant le divorce. Le même jour, par un communiqué publié le 6 juillet, le cardinal Sin, archevêque de Manille, déclarait : “Le divorce est immoral. Il est non-philippin. Il est absurde. Je suis sûr que nous avons assez de représentants intelligents et sensés pour combattre cette proposition insensée”. Le projet de loi auquel faisait référence l’archevêque de Manille a été déposé par le sénateur Rodolfo Biazon, haut gradé de la marine aujourd’hui à la retraite, et prévoit d’autoriser le divorce pour les personnes mariées qui sont maltraitées physiquement ou psychiquement par leur conjoint.

Le divorce tout comme l’avortement sont interdits aux Philippines, pays catholique à 82 % où régulièrement certains députés ou sénateurs s’opposent à l’Eglise catholique sur ces sujets (1). Le sénateur Biazon a précisé que son projet visait à amender le code de la famille du pays, lequel autorise la séparation légale des couples mais interdit aux membres de ces couples séparés de se remarier. “Notre droit civil sur le mariage justifie et permet la séparation de couples mariés dans certaines circonstances mais empêche les ex-conjoints de poursuivre des liens maritaux avec d’autres [partenaires] a-t-il expliqué. Selon un assistant du sénateur, le projet de loi peut être adopté par la chambre haute du parlement si le président du Sénat décide de l’appuyer.

Selon les observateurs, cette éventualité a assez peu de chances de se produire, les élections du 14 mai dernier ayant permis aux partisans de la présidente Arroyo de remporter la majorité au Sénat. La présidente a toutefois tenu à manifester publiquement son opposition au projet de loi – sans toutefois faire état de sa foi catholique. “Je crois que nous nous devons de protéger le mandat de la Constitution sur le caractère sacré de la famille. La famille est la cellule centrale de la société. Elle est la source qui est à la base des liens qui font notre nation et notre fraternité. Selon les termes de la Constitution, l’Etat reconnaît le caractère sacré de la vie familiale et doit protéger et renforcer la famille en tant qu’institution sociale autonome primordiale”, a-t-elle notamment déclaré.