Eglises d'Asie

L’Eglise catholique s’inquiète des risques que fait courir l’amiante aux travailleurs étrangers

Publié le 18/03/2010




La Commission pour la pastorale des migrants du diocèse catholique de Singapour a publié un communiqué pour dire son souci au sujet des ouvriers du bâtiment, la plupart étrangers, qui sont exposés aux matériaux à base d’amiante. Rien qu’aux mois d’avril et de mai derniers, cinq sociétés ont été condamnées à des amendes par les autorités de la cité-Etat pour n’avoir pas déclaré au ministère du Travail qu’elles effectuaient des travaux sur des matériaux à base d’amiante ou pour ne pas avoir respecté les règlements liés à leur manipulation. Trois d’entre elles se sont vues signifier « un arrêt de chantier» par un tribunal.

Interrogée par l’agence d’information Ucanews, la Commission diocésaine pour la pastorale des migrants a exprimé « son inquiétude face à l’augmentation du nombre des entrepreneurs qui bafouent les règlements de sécurité et d’hygiène, même quand il s’agit de travaux mettant les ouvriers au contact de l’amiante ». La même Commission dit « soutenir et applaudir » la lutte du gouvernement « contre les entrepreneurs qui mettent en danger la vie des ouvriers du bâtiment ». A Singapour, ceux-ci viennent surtout du Bangladesh, de Chine, d’Inde, de Birmanie et de Thaïlande. « Sans ressources et sans moyens pour protéger leur santé et se prémunir contre les risques éventuels, ils sont laissés à la merci de leurs employés », souligne la Commission.

Bien que l’utilisation de l’amiante dans la construction soit interdite depuis 1989, de nombreux bâtiments contiennent encore des matériaux à base d’amiante sous la forme de tôles ondulées pour les toits, de plaques pour les faux plafonds ou de tuyaux d’isolation. Chacun sait combien l’inhalation de la poussière d’amiante peut être dangereuse. Les règlements de sécurité et d’hygiène sur les chantiers exigent des entrepreneurs de déclarer ce genre de travaux à l’Inspection du travail avant de commencer le chantier et de réduire au maximum l’exposition aux poussières d’amiantes en humidifiant les matériaux et en évitant de les briser. Les amendes infligées aux contrevenants sont de 2 000 dollars Singapour (1 100 dollars US) et des poursuites judiciaires peuvent être engagées en cas de récidive.