Eglises d'Asie

Une paroisse de Tôkyô va désormais partager sa chapelle et ses locaux avec la communauté catholique chinoise de la capitale japonaise

Publié le 18/03/2010




Les catholiques chinois du Japon ont désormais un lieu de culte dans une des paroisses de l’archidiocèse de Tôkyô où, depuis le 10 juin dernier, ils peuvent célébrer dignement la messe dominicale (1). Le Centre jésuite chinois, qui a la tâche d’accueillir les ressortissants de Chine continentale, de Taiwan et de Hongkong, partage en effet désormais les locaux de la paroisse de Ueno. Ce Centre était hébergé jusqu’alors par le Foyer des étudiants Miki Heim, géré par des prêtres jésuites, mais les locaux vétustes et inadaptés ne pouvaient plus l’accueillir.

Les responsables de la communauté paroissiale de Ueno ont fait savoir que les catholiques chinois ne seraient pas accueillis comme des visiteurs mais bien comme les membres à part entière de la paroisse dont ils partageront toutes les responsabilités. Un paroissien de Ueno qui accueillait la communauté chinoise a déclaré à l’occasion d’un premier contact : “Nous sommes la paroisse d’un quartier urbain et c’est la première fois que nous accueillons des paroissiens venus de l’étranger. Il y aura peut-être des difficultés mais nous coopérerons ensemble”. Une religieuse qui travaille depuis plusieurs années dans ce Centre jésuite chinois a fait part de ses inquiétudes : “Tout ne sera pas toujours facile parce que la communauté catholique chinoise n’a eu jusqu’à maintenant aucun contact avec des paroisses [japonaises] 

Le nonce apostolique au Japon, Mgr Ambrose De Paoli, a présidé la première messe où on a beaucoup prié pour l’unité. Le curé de la paroisse, le P. Masakatsu Fukamizu, a rappelé les directives du cardinal Shirayanagi, l’ancien archevêque de Tôkyô, sur la demande de pardon, l’urgence qu’il y avait à prier pour l’unité entre l’Eglise “officielle” et l’Eglise “souterraine” et pour l’union de l’Eglise tout entière de Chine à l’Eglise universelle. Le P. Fukamizu, secrétaire du cardinal, se rend en Chine chaque année depuis 1989. Ses pèlerinages ont pour objet de demander pardon pour les fautes passées, particulièrement celles liées à l’expansion impériale du siècle passé, et établir des liens. Mgr Shirayanagi, depuis son élévation au cardinalat en 1994, n’a plus obtenu de visa des autorités chinoises pour se rendre en Chine populaire.

Les prêtres jésuites du Japon ont mis sur pied un Centre catholique chinois en 1991, en lien avec leurs confrères jésuites de Taiwan. Le P. Sanji Yamaoka, son directeur, continuera à célébrer la messe dominicale en chinois dans la paroisse de Ueno. Le fondateur de cette paroisse, le P. Le Dorze, des Missions Etrangères de Paris, lui-même ancien missionnaire en Chine, s’est réjoui de l’installation de la communauté catholique chinoise dans son ancienne paroisse. Indisposé, il n’a toutefois pas pu être présent à la messe inaugurale du 10 juin dernier.