Eglises d'Asie

200 000 fidèles venus de tout le pays ont participé au pèlerinage de Notre Dame de La Vang

Publié le 18/03/2010




Le grand Congrès marial de La Vang au Centre-Vietnam, qui s’est déroulé le 14 et le 15 août, coïncidait cette année, avec le centième anniversaire du premier rassemblement de ce type qui avait eu lieu au mois d’août 1901. Quelques jours auparavant, on pouvait encore craindre le pire. Le 11 août encore, après avoir décrit les ravages causés par le typhon Usagi dans les provinces voisines de Ha Tinh, Nghê An, Quang Binh, la radio nationale annonçait qu’il était possible que, dans les jours suivants, la tempête se dirige vers la province de Quang Tri où se trouve le sanctuaire de la Vierge de La Vang. Mais ces prévisions pessimistes ne se sont pas confirmées. Le temps a été généralement beau et seules quelques averses de pluie ont été à déplorer dans l’après-midi du 14 août, qui ont eu le bon goût de s’apaiser avant la messe d’inauguration qui a été célébrée à 17 heures sous un ciel bleu et avec un vent léger et frais, temps qui s’est maintenu dans la matinée du lendemain.

La foule des pèlerins a été considérable cette année et estimée à environ 200 000 personnes pour les deux jours du rassemblement marial. Les groupes de pèlerinage qui, à partir du 13 août, se sont inscrits au bureau du centre marial de La Vang au nombre de 387, sont venus de 21 diocèses du pays ainsi que de l’étranger. Les pèlerins présents sur place dès le 13 août ont continué d’affluer jusque pendant la messe du 14 août qui a commencé avec 50 000 participants pour s’achever avec 100 000. La foule a grossi encore dans la soirée du 24. Après la procession du Saint Sacrement durant laquelle l’ostensoir a été transporté sur un char décoré de lanternes et de fleurs, le nombre de participants était environ de 150 000 pour la veillée de prière qui a suivi, animée par un groupe de 200 religieuses de Huê, appartenant à diverses congrégations. La nuit venue, les pèlerins se sont dispersés sur place, les uns pour dormir, d’autres choisissant de prier toute la nuit, d’autres encore à la recherche d’un prêtre pour le sacrement de réconciliation.

Dès 4 heures du matin, le lendemain, fête de l’Assomption, les hauts-parleurs installés un peu partout réveillaient et rassemblaient au son de cantiques la foule des pèlerins assoupis un peu partout ou encore en prière sur l’esplanade. Bientôt à 5 heures, trompettes et tambours commençaient à rythmer la marche de la procession d’entrée qui, croix en tête, s’ébranlait en direction de l’autel placé sur une estrade. Derrière la croix, on pouvait voir s’avancer séminaristes, enfants de chœur, les porteurs d’offrande, religieux et religieuses, une centaine de prêtres concélèbrants. L’archevêque de Huê fermait la marche. L’eucharistie avait pris pour thème l’unité dans la diversité. C’est un membre de la minorité ethnique Van Kiêu qui a lu dans sa langue la deuxième lecture. Dans son homélie, l’archevêque de Huê, Mgr Nguyên Nhu Thê, parlera de l’unité de l’Eglise et comparera le peuple de Dieu rassemblé à La Vang à la foule rassemblée à Jérusalem le jour de la Pentecôte, de diverses races, parlant des langues différentes, mais n’ayant qu’un seul cœur et un seul esprit. La messe qui avait commencé dès avant l’aurore s’est achevée vers 6 heures 35 alors que le soleil était déjà très haut dans le ciel. La foule qui, à ce moment du pèlerinage, comptait déjà près de 200 000 personnes s’est alors rangée en une immense file qui lentement et solennellement s’est avancée en procession, tandis que se faisaient entendre le son des clairons et des tambours, les chants des chorales et les prières des fidèles récitant ensemble le rosaire.

La présence policière, cette année, semble avoir été particulièrement discrète. Du moins, les rapports reçus en Occident n’en font pas mention. Il est vrai que le service d’ordre mis en place par le diocèse de Huê a été particulièrement efficace. Il était composé d’une centaine de volontaires coiffés d’un béret jaune et vêtus d’un costume bleu, facilement repérables sur tout l’espace du sanctuaire marial.