Eglises d'Asie

Les Timorais de l’Est devant élire les 88 députés de leur Assemblée constituante le 30 août, Mgr Belo appelle à un déroulement pacifique et juste des opérations électorales

Publié le 18/03/2010




“Chacun au Timor-Oriental est responsable du bon déroulement des élections, de leur déroulement pacifique, juste et honnête.” Tel est le message que Mgr Carlos Felipe Ximenes Belo, évêque de Dili, a fait passer dans une lettre lue dans toutes les paroisses de la capitale du Timor-Oriental. “Nous devons élire des candidats capables de servir la cause de tous les Timorais et pas seulement celle de leurs propres familles”, a-t-il ajouté à quelques jours des élections du 30 août par lesquelles un peu plus de 400 000 Timorais de l’Est vont désigner les 88 députés de l’Assemblée constituante du pays.

Deux ans exactement après le référendum qui a marqué la douloureuse accession du pays à l’indépendance (1), ces élections sont un test, estiment l’ensemble des observateurs. Treize des membres de la nouvelle Assemblée constituante seront élus au niveau des districts tandis que les 75 autres le seront au niveau du pays, par scrutin de listes. 1 138 candidats appartenant à 16 partis politiques différents se disputent la faveur des électeurs. La tâche de cette assemblée sera de rédiger, avant la fin du mois de décembre 2001, une constitution pour le Timor-Oriental. Elle aura ensuite la possibilité de décider si elle se transforme en assemblée législative ou bien si, en prononçant sa dissolution, les électeurs timorais devront retourner aux urnes pour choisir de nouveau leurs députés.

Le 9 juin dernier, le CNRT (Conseil national de la résistance timoraise), organe rassemblant la plupart des partis qui ont lutté pour l’indépendance, a prononcé sa dissolution pour laisser le champ libre aux partis politiques. Le 8 juillet, quatorze d’entre eux ont signé un pacte national d’unité, appelant à la paix et à la stabilité et à la sauvegarde d’un climat de respect mutuel et de confiance. Malgré les campagnes d’éducation civique menées par l’UNTAET (Administration transitoire des Nations Unies pour le Timor-Oriental) et par l’Eglise catholique, le degré de participation aux élections du 30 août demeure incertain. Dans les zones rurales en particulier, de nombreux Timorais ne comprennent pas la raison de ce vote ; ils estiment qu’ils se sont déjà prononcés lors du référendum d’août 1999. Certains sont inquiets : étant donné les violences terribles qui ont suivi le référendum de 1999, beaucoup associent les opérations électorales avec le désordre et les brutalités. Les plus âgés des Timorais comparent parfois la situation actuelle avec les années 1974-1975, entre le moment où le Portugal a donné son indépendance au Timor-Oriental et celui où le pays a été envahi par l’Indonésie. Durant ces quelques mois, la lutte entre les deux principaux partis politiques avait dégénéré en guerre civile, causant la mort de plus de 1 500 personnes.

Le 25 août dernier, Xanana’ Gusmao, héros de la lutte pour l’indépendance du pays, a finalement et publiquement annoncé qu’il sera candidat au poste de président du Timor-Oriental lorsque celui-ci accédera formellement à l’indépendance complète (ce qui devrait avoir lieu au début de l’année 2002).