Eglises d'Asie

Des responsables religieux, représentant les principales religions du pays, apportent leur soutien à la politique de la « main tendue » du président Kim Dae-jung en direction de la Corée du Nord

Publié le 18/03/2010




Le 4 septembre dernier, sept responsables religieux représentant les Eglises catholique et protestantes, la communauté bouddhiste et quatre autres religions ont rencontré le président Kim Dae-jung pour lui demander de poursuivre la politique de la « main tendue » en direction de la Corée du Nord. Cette rencontre est intervenue le lendemain du jour où l’Assemblée nationale avait voté une motion de défiance visant le ministre de l’Unification, Lim Dong-won, considéré comme le principal artisan de la politique de réconciliation avec le voisin du Nord. A la suite du vote de cette motion, l’ensemble du cabinet avait présenté sa démission.

Selon Park Joon-young, porte-parole de la présidence sud-coréenne, le P. John Kim Jong-su, secrétaire général de la Conférence des évêques catholiques de Corée, a prié le président Kim Dae-jung de poursuivre ses initiatives en faveur de la réconciliation et de la coopération avec le Nord. Le révérend Kim Dong-wan, secrétaire général du Conseil national des Eglises (protestantes) de Corée, ainsi que le vénérable Seo Chong-dae, responsable de l’ordre Chogye, la plus importante dénomination bouddhiste du pays, sont allés dans le même sens. Le président Kim a répondu aux sept leaders religieux que sa détermination à poursuivre les contacts avec la Corée du Nord était intacte et qu’il ferait tout son possible pour « empêcher que les relations entre les deux Corée aillent en se dégradant ». Dès le 7 septembre, le président a annoncé la nomination de cinq nouveaux ministres, dont le détenteur du portefeuille de l’Unification, Hong Soon-young, ancien ministre des Affaires étrangères et actuel ambassadeur de Corée du Sud à Pékin.

Outre l’exaspération de plus en plus grande de certains milieux politiques à l’encontre du président Kim Dae-jung, l’origine immédiate de la motion de défiance votée par l’Assemblée nationale a été la visite à Pyongyang des 15 au 21 août derniers d’une délégation de 300 membres de la société civile. Le P. Kim Jong-su était l’un des trois responsables religieux et civiques de cette délégation. De retour à Séoul, sept délégués ont été arrêtés au titre de la loi sur la Sécurité nationale (1) et des parlementaires sud-coréens ont vivement critiqués Lim Dong-won, alors ministre de l’Unification, pour avoir autorisé le départ de la délégation au Nord, un voyage qui, selon eux, a été utilisé par Pyongyang dans sa guerre de propagande contre le Sud.

Depuis plusieurs années, l’Eglise catholique, y compris par la voix de la Conférence des évêques, demande l’abolition de la loi sur la Sécurité nationale, loi qui prévoit que tout citoyen sud-coréen peut être arrêté et jugé pour activité consistant à « faire l’éloge » de la Corée du Nord, ou susceptible de lui être favorable (2).