Eglises d'Asie

Les conclusions de la réunion annuelle de l’épiscopat vietnamien sont attendues avec beaucoup de curiosité

Publié le 18/03/2010




Un certain nombre d’évêques vietnamiens devant participer au synode mondial des évêques qui se tient à Rome du 30 septembre au 27 octobre, la date de la réunion annuelle de la Conférence épiscopale a été avancée en conséquence. Contrairement à l’habitude, le rassemblement des évêques devait avoir lieu à Hanoi à la mi-septembre. On y attend la quasi-totalité des évêques du pays, dont le nombre s’élève à 37 si l’on compte parmi eux les huit prélats à la retraite. Grâce aux trois nouvelles ordinations épiscopales (1) l’âge moyen des évêques jusque là assez avancé s’est quelque peu relevé. Dix d’entre eux ont dépassé 70 ans, 11 ont plus de 60 ans, 6 plus de 55. Seuls deux évêques ont moins de 55 ans.

L’ordre du jour de la réunion de l’année 2001 est particulièrement chargé. Les évêques vont élire les membres du Bureau permanent, à savoir le président et deux vice-présidents, le secrétaire général, ainsi que les responsables des cinq commissions créées à ce jour, liturgie, musique et art sacrés, clergé et séminaristes, religieux, laïcs. Il est possible que de nouvelles commissions soient mises en place, chargées d’étudier les problèmes concernant la catéchèse, la culture, l’évangélisation, le domaine caritatif et social. Ces commissions qui ont besoin pour fonctionner de l’approbation du gouvernement l’auraient déjà reçue.

Beaucoup de catholiques sont anxieux de connaître l’accueil qui sera fait par la Conférence épiscopale aux diverses contributions que des prêtres et des laïcs, à l’invitation des évêques, ont voulu lui envoyer. Beaucoup ne sont pas connues. D’autres ont reçu une large diffusion. Deux d’entre elles sont particulièrement représentatives. La première a été mentionnée par l’agence Ucanews (2) et a été diffusée sur Internet. Daté du 17 août 2001, elle a pour auteur un laïc de Hô Chi Minh-Ville, Jérôme Nguyên Van Nôi, coordinateur des éducateurs de la vie familiale dans son diocèse. Il demande aux évêques de faire connaître à l’avance le programme des débats pour que les membres de l’Eglise du Vietnam puissent exprimer leurs attentes sur les divers points abordés. A cet effet, quelques prêtres, religieux, religieuses et laïcs devraient être invités à participer à certaines séances de la réunion annuelle pour y faire connaître leurs opinions. L’auteur de la contribution souhaite que les évêques choisissent les divers responsables du bureau permanent non plus comme ils l’ont fait jusqu’à présent selon une répartition équitable entre les trois archidiocèses du Vietnam mais en fonction des compétences concrètes de chacun. Par ailleurs il est souhaité que l’organisation du Bureau permanent soit modernisée et que la lettre commune rédigée à l’issue de la réunion se présente sous la forme d’un programme d’action. Enfin, il est demandé que la Conférence épiscopale reconnaisse officiellement les mouvements d’action catholiques actuellement en activité au Vietnam.

Une autre contribution, diffusée par le canal d’Internet et datée du 28 août, a pour origine l’entourage du P. Nguyên Van Ly (3) à Huê, à savoir les PP. Pierre Nguyên Huu Giai, et Pierre Phan Van Loi. Ces deux prêtres qui ont soutenu et aidé le P. Ly dans sa campagne pour la liberté religieuse, s’efforcent aujourd’hui de maintenir vivantes ses convictions. Répondant aux vœux des évêques invitant tout les membres du peuple de Dieu à exprimer leur opinion, ils exposent un certain nombres de propositions dans la ligne des conceptions exposées par le P. Ly. Les premières concernent la prochaine réunion de la Conférence épiscopale. Ils demandent aux évêques de ne pas demander de permission au gouvernement pour leur réunion annuelle, de ne pas lui communiquer le programme de discussion de la Conférence, de ne pas soumettre à son approbation les décisions prises, de ne pas demander de permission pour les évêques allant au prochain synode. D’autres propositions ont rapport à la vie ordinaire de l’Eglise et du pays. Elles incitent les évêques à exiger du gouvernement les diverses libertés nécessaires à l’Eglise, à demander la suppression de l’article 4 de la Constitution proclamant le marxisme comme idéologie officielle du pays, ainsi que l’abandon de la dernière directive religieuse, le décret 26/CP. D’une façon générale, la contribution demande aux évêques de prendre leur distances par rapport au parti communiste, de refuser que l’Eglise soit un outil à son service et de libérer la religion et la société civile du monopole que le Parti veut exercer sur elles.