Mindanao : pour la première fois, le Forum des évêques et des oulémas a choisi de se réunir autour d’un thème théologique – “Mariam dans le Coran et Marie dans la Bible”

Réuni les 29 et 30 août derniers à Cagayan de Oro, le Forum a eu lieu au lendemain de la mort du P. Rufus Halley (2). Toutes les personnes présentes ont condamné le meurtre du missionnaire irlandais. Selon Mahid Mutilan, ancien gouverneur de la province de Lanao del Sur et président de la Ligue des oulémas des Philippines, il est peu probable que les assassins du prêtre catholique aient agi pour le compte du MILF, le Front moro islami-que de libération, qui a récemment entamé des négociations de paix avec le gouvernement de Manille. Déclarant que ce meurtre ne doit pas être interprété comme le signe d’un conflit religieux, il a estimé que les meurtriers étaient de simples “brigands”. Mgr Capalla a appelé pour sa part à continuer à œuvrer plus encore pour la paix, invitant les missionnaires “à demeurer auprès de notre peuple et à ne pas craindre de témoigner de leur foi”.

A propos des échanges autour du thème de ce seizième forum, Hamid Barra, musulman et docteur en théologie islamique, a cité les passages du Coran où Mariam est exaltée pour sa chasteté et l’exercice de sa maternité. Il a précisé que Mariam était citée 35 fois dans le livre sacré des musulmans, soit un nombre de fois plus élevé que Jésus et plus même que Marie dans le Nouveau Testament. “Mariam est le modèle pour toutes les femmes de toutes les époques – la femme parfaite”, a-t-il déclaré. Sœur Miriam Alejandrino, religieuse catholique, a quant à elle précisé que “par la maternité virginale de Marie, l’Eglise célèbre sa totale soumission à Dieu pour la rédemption de l’humanité”.

Outre les aspects théologiques des échanges, les responsables du forum ont décidé qu’ils enverraient des observateurs pour assister aux négociations de paix entre le MILF et le gouvernement philippin. Ils ont déclaré leur commun soutien au P. Cirilo Nacorda, le prêtre catholique de Basilan qui accuse des militaires philippins d’avoir accepté de l’argent du groupe Abu Sayyaf afin de permettre à celui-ci d’échapper aux soldats qui l’encerclaient lors de la meurtrière prise d’otages de Lamitan, sur l’île de Basilan (3).