Eglises d'Asie – Népal
Soupçonnés d’avoir convertis au christianisme certains de leurs élèves hindous, cinq membres du personnel d’une école chrétienne de Katmandou ont été interpellés par les autorités
Publié le 18/03/2010
L’école en question, la Somang Academy, a été ouverte il y a quatre ans à Thecho, dans le sud de la capitale népalaise, par un groupe protestant coréen et était dirigée par Yang Sung-min, Coréen installé depuis de nombreuses années au Népal. Son vice-principal, Bhanu Shrestha, est de confession hindoue. L’origine du problème remonte au 19 août dernier lorsque l’école a organisé un temps de « prière et de louange » pour les chrétiens des environs, une manifestation à laquelle les étudiants internes de l’école, hindous pour la plupart, ont été invités à se joindre. Selon le témoignage d’un jeune chrétien, des « jeunes à l’allure étrange », encouragés par quelques parents, sont montés sur scène pour battre à coups de bâton les animateurs de la manifestation. Dans la mêlée qui a suivi, un membre du staff de l’école a eu le poignet brisé. Des parents ont ensuite porté plainte auprès de la police, accusant les responsables de l’école de convertir les étudiants et assurant que ces nouveaux convertis traitaient leurs pères et mères d’« adorateurs du diable ».
Selon le témoignage d’un hindou de la localité où se trouve l’école, de nombreux élèves économiquement pauvres jouissaient de bourses d’études allouées par l’école et le christianisme était à coup sûr enseigné dans ses murs, « mais les parents hindous et pauvres toléraient cela ». Certains chrétiens protestants locaux ont toutefois admis que cela a sans doute été une erreur d’utiliser les locaux de l’école pour une manifestation spécifiquement chrétienne.
Le P. Silas Bogati, prêtre catholique de la paroisse de l’Assomption à Katmandou, qui est né dans la religion hindoue avant de se convertir au protestantisme pour finir par rejoindre l’Eglise catholique, se rappelle les problèmes qu’il a rencontrés avec les autorités lorsque, encore protestant, il distribuait des tracts évangéliques. A propos des méthodes des catholiques, il précise que « nos façons de faire sont très différentes, mais, quand on constate que les convertis au christianisme eux-mêmes ont du mal à faire la distinction entre les catholiques et les protestants, on peut imaginer les difficultés que les autorités vont avoir à tirer tout cela au clair ».