Eglises d'Asie

Un centre pour travailleurs philippins a été inauguré par la présidente des Philippines

Publié le 18/03/2010




Dans le sud-ouest de Singapour, un centre pour travailleurs migrants philippins, destiné à héberger le programme de formation, d’éducation et de développement de l’ambassade des Philippines, a été inauguré le 26 août dernier par Gloria Macapagal-Arroyo, présidente des Philippines. Lors de cette inauguration, devant les représentants de 36 organisations de Philippins, Mme Arroyo a qualifié ses concitoyens expatriés « d’investisseurs » en raison des importantes sommes d’argent que ces derniers font parvenir dans leur pays. Les travailleurs à l’étranger ont permis « à des millions de jeunes d’aller à l’école et à de nombreux sans-abris de se construire un toit », a-t-elle déclaré. A l’occasion de la messe d’inauguration, le P. Angel Luciano a expliqué la signification du nom du centre Bayanihan : pays (bayan), héros (bayani), moisson (ani).

Plus de 7 millions de Philippins sont aujourd’hui expatriés, travaillant de par le monde comme employés de maison, infirmiers ou sur des bateaux. Ils envoient environ 8 milliards de dollars américains chaque année aux Philippines, permettant à l’économie du pays d’amortir les chocs de la conjoncture. Selon de nombreux spécialistes, les autorités de Manille utilisent l’émigration d’une partie de la force de travail des Philippines, souvent qualifiée, comme une soupape, négligeant le développement à long terme de l’économie locale.

Environ 80 000 Philippins, constitués en majorité d’employées de maison, sont présents dans la cité-Etat, et représentent une part importante des 6,7 % de catholiques de Singapour. L’Eglise catholique travaille auprès de ces travailleurs immigrés dans la mesure où les autorités lui en laissent la possibilité (1). Dans les années 1980, l’Eglise catholique de Singapour avait fondé un Centre pour travailleurs étrangers qui fonctionnait avec une soixantaine de volontaires et une douzaine d’avocats. Ce Centre recevait les employées de maison étrangères en difficulté, leur fournissait un avocat quand c’était nécessaire, négociait les solutions possibles avec les employeurs, le ministère du Travail et le département de l’Immigration. En 1987, le Centre fut fermé par l’Eglise sous la pression du gouvernement qui ne voulait pas voir apparaître une société civile en concurrence avec lui dans des domaines qu’il estime être de sa seule compétence (2).