Eglises d'Asie

Le Népal se dote d’une charte destinée à encadrer les nombreux tests médicaux conduits dans le pays par des sociétés pharmaceutiques internationales

Publié le 18/03/2010




A l’occasion d’un colloque organisé à Katmandou entre les 14 et 17 août derniers sur le thème de la “Coordination de la recherche en matière de santé”, Sharad Bhandari, ministre de la Santé, a annoncé que son pays venait de se doter d’un Code national d’éthique pour la recherche. Selon le P. Joseph Thaler, prêtre catholique de la société missionnaire américaine Maryknoll, ce code est destiné à donner un cadre pour assurer la protection des droits et de la dignité des populations locales face aux expérimentations médicales menées sur le territoire du Népal. Le P. Thaler, présent dans le pays depuis près de 20 ans, est le seul étranger membre de la Commission népalaise pour la recherche dans le domaine de la santé, commission créée il y a dix ans, forte de 36 membres et qui a été la principale inspiratrice et rédactrice du code d’éthique.

Selon le P. Thaler, des scientifiques, mandatés par des institutions étrangères ou des groupes pharmaceutiques internationaux, introduisent “en permanence” au Népal de nouveaux vaccins destinés à lutter contre le paludisme, l’hépatite B et de nombreuses autres maladies. La population népalaise souffre en effet de façon récurrente de diverses maladies, contagieuses ou non, endémiques ou non, et très peu des quelque 4 000 comités villageois de développement sont correctement équipés en matière de santé. Dans ce pays classé parmi les plus pauvres de la planète, attirés par des indemnités qui se montent le plus souvent à 100 roupies (1,35 US$), les villageois qui prennent part aux essais cliniques ne sont pas toujours informés des produits qu’ils testent ni des éventuels risques encourus. “Notre travail est de protéger la population népalaise”, explique le missionnaire américain qui estime que ce code, le premier jamais édicté au Népal, “peut servir de modèle à tous les pays en voie de développement”.

Edité en une plaquette de 50 pages, le code contient quatre sections. La première section détaille les principes éthiques qui doivent gouverner la recherche scientifique dans le domaine de la santé (consentement libre et informé des personnes qui se prêtent aux tests, justice et innocuité, confidentialité). La deuxième section souligne les devoirs et responsabilités des personnes chargées d’autoriser les protocoles de recherche. La troisième section contient une liste des impératifs à respecter en matière d’éthique. Enfin, la quatrième section fournit une liste des accords internationaux signés par le Népal en matière de recherche médicale.