Eglises d'Asie

Le Premier ministre japonais a présenté les excuses officielles du Japon à toutes les femmes philippines enrôlées de force par l’armée japonaise durant la guerre du Pacifique

Publié le 18/03/2010




La présidente des Philippines, Gloria Arroyo, a déclaré samedi 15 septembre, que le Premier ministre japonais allait présenter par écrit les excuses officielles de son gouvernement à toutes les femmes philippines enrôlées de force par l’armée japonaise pendant la guerre du Pacifique (1). “Je remercie le Premier ministre Koizumi d’avoir accepté de reconnaître l’importance du problème des femmes du réconfort'”, a déclaré le samedi 15 septembre aux Philippines la présidente Arroyo au retour d’un voyage officiel de quatre jours au Japon. L’euphémisme femmes du réconfort’ fait référence aux femmes enrôlées de force en Asie par l’armée d’occupation japonaise au cours de la seconde guerre mondiale et transformées en esclaves sexuelles des soldats japonais.

“Le gouvernement japonais reconnaît l’humiliation infligée à ces femmes bafouées dans leur honneur et leur dignité”, a ajouté Gloria Arroyo. Au cours d’entretiens entre la présidente des Philippines et le Premier ministre japonais, celui-ci a exprimé le repentir de son gouvernement et lui a remis la lettre qui sera envoyée à toutes les femmes du réconfort qui vivent encore aux Philippines. Dans cette lettre, indique Arroyo, le Premier ministre écrit : “En tant que Premier ministre du Japon, je voudrais à nouveau présenter mes regrets et mes excuses les plus sincères à toutes ces personnes qui ont subi de telles incommensurables et terribles souffrances, blessées à jamais dans leur chair et dans leur âme… Face à l’avenir, nous ne devons pas nous soustraire au poids du passé ni échapper à nos responsabilités. Notre nation est parfaitement consciente de sa responsabilité morale. Dans le repentir et le pardon, elle se doit d’affronter clairement son passé tel qu’il doit être transmis aux générations futures”.

Koizumi a également abordé avec Gloria Arroyo la question de la “réparation financière” et de la participation de son gouvernement au fond d’indemnisation des victimes, précisant que son “gouvernement continuera à se montrer vigilant sur cette question”.

Au Japon, la présidente Arroyo a rencontré l’empereur Akihito et l’impératrice Michiko et leur rappeler à cette occasion que leur dernière rencontre avait eu lieu à Manille en 1962, quand le prince et la princesse impériale avaient été les hôtes de son père, Diosdado Macapagal, alors président des Philippines. La présidente a également rapporté que l’entraide entre les deux nations était appréciée de l’une et l’autre partie et que les Japonais l’avaient assurée que, même si le montant de leurs aides à l’étranger devait diminuer, celui des Philippines n’en serait pas affecté. Elle a de même rappelé que différentes sociétés japonaises avaient annoncé des plans d’investissement aux Philippines.

Au cours de sa visite, la présidente Arroyo n’a pas omis de rencontrer les résidents philippins du Japon. Elles leur a demandé d’être patients, l’économie philippine ayant encore besoin de se renforcer. Elle a reconnu qu’il n’y avait pas de travail pour tous au pays et que partir travailler à l’étranger était encore une nécessité pour beaucoup.