Eglises d'Asie

Pour la deuxième année consécutive, les inondations du delta du Mékong sont d’une gravité exceptionnelle

Publié le 18/03/2010




Dans leur dernière lettre commune (1), les évêques vietnamiens ont relevé les fléaux naturels parmi les éléments mettant en danger l’économie vietnamienne et la vie de la population. Ils ont, de plus, invité les chrétiens à participer à l’œuvre d’assistance des sinistrés. Comme pour leur donner raison, les inondations du delta du Mékong, qui, l’an dernier, avaient été les plus graves de ces 40 dernières années avec plus de 400 morts et des destructions innombrables, risquent encore cette année d’atteindre des niveaux records. Selon le journal vietnamien Lao Dông du 24 septembre, alors que les eaux ont atteint leur plus haut niveau pour cette année, le nombre de riverains du Mékong souffrant de famine et devant être secourus d’urgence est déjà beaucoup plus élevé que l’année dernière à la même époque. S’appuyant sur les relevés effectués dans chaque province, le journal montre que le nombre de personnes en proie à la faim a dépassé de 75 % celui de l’année écoulée. Au 22 septembre 2001, il y avait 141 204 familles nécessitant des secours d’urgence. A la même époque, l’an dernier, il n’y en avait que 85 000. La situation est d’autant plus inquiétante que l’organisation des secours alimentaires et autres par le gouvernement a, selon le journal, pris un retard considérable.

Les autres chiffres cités par le journal démontrent tous que la gravité des dégâts dûs à l’inondation de cette année, sans atteindre les tristes records de l’année dernière, est encore exceptionnelle. Pour l’ensemble de la région touchée par les inondations, le nombre de maisons inondées et plus ou moins gravement endommagées est de 220 704. 20 378 familles ont déjà quitté leur résidences habituelles. Le nombre de morts s’élève de jour en jour. Dans l’après midi du 23 septembre, il atteignait le chiffre de 153, en majorité des enfants (133). Pour 20 474 hectares de rizières, on estimait la récolte partiellement ou totalement perdue. Il en était de même pour 100 000 hectares de cultures vivrières ou de vergers. A cela il faut ajouter les milliers de kilomètres de routes, les milliers de ponts impraticables.

Selon les prévisions, cet état de chose devrait se prolonger et s’aggraver pendant quelques jours encore, le niveau de l’eau s’élevant au rythme de 2 à 3 cm par jour, pour les provinces de An Giang, Can Tho, Dong Thâp, Long An Tiên Giang et Vinh Long. Des services compétents ont annoncé que le niveau du fleuve Tien (2), qui traverse les deux provinces les plus touchées An Giang et Dông Thap, devrait atteindre son plus haut niveau autour du 22-25 septembre.

Cependant un peu partout, la leçon des inondations l’année dernière a été retenue et a aidé les habitants à mieux se défendre contre les inondations. En autres exemples, un responsable administratif rapporte que, l’année dernière, beaucoup de familles, dans la région de Dông Thap, avaient perdu leur réserve de poissons conservée dans des filets à côté de la maison. Cette année, en prévision des inondations, les filets ont été hermétiquement fermés empêchant les poissons de disparaître avec les eaux.

Bien que la mobilisation des diverses organisations caritatives soit beaucoup moins forte que l’année dernière, certaines agences comme la Croix-Rouge ou l’UNICEF se sont investies dans l’aide médicale et ont aidé à créer des centres médicaux flottants. Une station flottante de traitement des eaux mis en place par le gouvernement essaie d’empêcher la diffusion des épidémies.