Eglises d'Asie – Vietnam
Thai Binh : une secte bouddhiste est l’objet de l’attention policière
Publié le 18/03/2010
La fondatrice, Mme Nguyên Thi Nôi, serait une ancienne employée sanitaire, âgée de 51 ans, qui se déclarerait aujourd’hui Bodhisattva. Selon le rapport de police, les écrits de Mme Nôi, des poèmes et autres textes, propagés par celle-ci auprès de la population locale, constituent un défi pour les autorités et présentent un contenu nettement défavorable au régime. Les policiers rapportent quelques pratiques préconisées par la secte qui la rendent dangereuse. Elle conseillerait aux malades de se soigner par eux-mêmes en buvant de l’eau sale, en récitant des prières et en s’abstenant d’absorber des médicaments. Ces pratiques auraient été à l’origine du décès d’au moins trois habitants de la région, dont une fillette de douze ans. Les avertissements donnés par la police à la fondatrice du « Thien Co » n’ayant pas suffi, la police locale a demandé aux autorités supérieures l’autorisation de l’arrêter, afin d’éviter des troubles sociaux.
Le pouvoir actuel depuis quelques années pourchasse très sérieusement les sectes. Au mois d’octobre et de novembre dernier, dans le centre Vietnam, la police a lancé une opération d’envergure contre une secte syncrétiste, Thanh Hai Vo Thuong Su (1). C’est la première fois que l’on parle de secte dans le Nord-Vietnam, plus fermé que le Sud aux influences religieuses étrangères. Ce n’est que très récemment que le pouvoir a déclaré que, seules six religions sont reconnues officiellement dans le pays. Cette notion de reconnaissance officielle, absente des plus récentes directives religieuses (2), est apparue à la fin de l’année 1999 dans le journal Nông Thôn ngay nay (3). Depuis certaines publications officielles ont parlé à nouveau de six religions reconnues, le bouddhisme, le catholicisme, le protestantisme, l’islam, le caodaïsme et le bouddhisme hoa hao.
La province de Thai Binh avait été secouée par des émeutes paysannes à la fin du mois de mai 1997. De graves incidents avaient eu lieu dans 128 villages de cette province côtière où la population avait protesté contre la concussion de l’administration locale et les graves abus commis par elle (4).