Eglises d'Asie – Indonésie
Yogyakarta : des responsables de l’Eglise catholique félicitent la police pour avoir fait retirer des bannières portant des slogans diffamatoires pour les écoles chrétiennes
Publié le 18/03/2010
Les bannières en question portaient des slogans tels que “Il est interdit aux musulmans d’étudier dans des écoles chrétiennes”, “Ne sacrifier pas la foi musulmane simplement en choisissant une mauvaise école !” ou bien encore “Les écoles chrétiennes ne respectent pas les droits de l’homme”. Selon un intellectuel musulman, Darmaningtyas, l’objectif de ces bannières étaient de provoquer des troubles entre les croyants des diverses religions. Certaines personnes, a-t-il ajouté, font campagne pour que les écoles soient “uniformisées” à l’échelon du pays tout entier. Certains des slogans faisaient référence aux trois décrets régissant le domaine de l’éducation en Indonésie, décrets qui reprennent un décret publié par Suharto en 1969 et selon lequel les élèves doivent recevoir une éducation religieuse conforme à leur confession (1).
A Yogyakarta, dans les écoles chrétiennes, les étudiants non chrétiens peuvent ou bien participer aux cours de christianisme à l’école, ou suivre des cours de leur propre religion prévus pour eux après les heures de cours. Les écoles chrétiennes de Yogyakarta donnent une demi-journée de congé à leurs élèves le vendredi, pour permettre aux musulmans d’accomplir leurs devoirs religieux. Selon le P. Joseph Drost, spécialiste des questions d’éducation en Indonésie, la présence de non-chrétiens dans les écoles chrétiennes peut avoir un impact positif dans la mesure où elle encourage l’ouverture, la tolérance et la coopération entre les élèves.
Interrogé sur ce sujet, Tulus Warsito, doyen du département de sciences politiques de l’université Muhammadiyah à Yogyakarta, une université musulmane, a déclaré que les non-musulmans dans les écoles de la Muhammadiyah devaient suivre des cours de religion musulmane. “Nos écoles n’ont rien à voir avec l’approfondissement de la foi. Si des élèves non musulmans veulent approfondir leur foi, qu’ils le fassent en-dehors des heures de cours”, a-t-il précisé.