Eglises d'Asie – Divers Horizons
Un diocèse de l’Eglise catholique au Japon envoie des enfants le représenter dans cinq pays d’Asie
Publié le 18/03/2010
Chaque vendredi de l’année 2000, les chrétiens du diocèse d’Urawa, diocèse voisin de celui de Tôkyô, invitaient le Christ Jésus à leur table et concrétisaient cette invitation par une offrande destinée aux plus déshérités. Ce mouvement, baptisé “Inviter Jésus à partager un repas avec nous”, s’est surtout développé durant le Jubilé de l’Année Sainte. Il a permis de rassembler la somme de 13 millions de yens, soit 108 333 dollars américains.
Les enfants d’Urawa auxquels s’étaient joints huit jeunes du diocèse de Niigata ont visité cinq pays, par groupe de vingt, pour offrir à chacune des institutions qui les ont reçus la somme de 16 667 dollars américains. L’évêque d’Urawa, Mgr Daiji Tani, les a accompagnés dans trois de ces pays. Keiko Suzuki (20 ans) qui a passé plusieurs mois avec les enfants des rues d’Ulan Bator (Mongolie) et se prépare à un échange d’étudiantes avec les Philippines est allée à Taiwan. “Une façon pour moi de fuir le Japon”, dit-elle, son propre pays sur lequel elle porte des jugements très sévères. “Les gens démunis que nous rencontrons ici ont une vie dure et savent se réjouir de petits riens. Les Japonais ont tout ce qui leur faut et ne sont jamais contents. Je ne suis pas d’accord ».
Au Bangladesh, les jeunes ambassadeurs ont rencontré des enfants qui travaillent dès leur plus jeune âge et, en Mongolie, les enfants des rues cachés dans les conduits où ils se réfugient pour échapper au froid. Au Vietnam, l’argent servira à acheter une machine à imprimer en braille. Aux Philippines, à Mindanao, c’est à la “Maison de la Joie”, une institution qui recueille des enfants abandonnés, qu’ils ont été reçus. Plusieurs d’entre eux d’ailleurs n’y ont pas été dépaysés puisqu’ils appartiennent eux-mêmes à une institution similaire au Japon. A l’unanimité, il a été décidé que les 16 667 dollars américains prévus seraient partagés en deux : une partie pour la “Maison de la Joie”, l’autre partie pour une maison construite dans le voisinage, dite de “l’amitié”, où se rencontrent musulmans et chrétiens de la région.
“Les jeunes portent l’avenir sur leurs épaules. Nous voudrions qu’ils connaissent l’histoire et la culture d’autres pays que le leur », a déclaré Mgr Tani, évêque d’Urawa, un diocèse où le nombre des catholiques étrangers dépasse largement celui des catholiques autochtones.