Eglises d'Asie – Mongolie
La reconnaissance de la Caritas de Mongolie comme service de l’Eglise catholique et son affiliation au réseau Caritas Internationalis sont en bonne voie
Publié le 18/03/2010
C’est Mgr Wenceslas Padilla, le supérieur de la mission de Mongolie, qui avait demandé, au cours de sa visite ad limina à Rome, en février dernier, que la Caritas de Mongolie devienne membre à part entière du réseau formé par Caritas Internationalis. Ce qui deviendra réalité lors de l’assemblée générale de Caritas en 2003.
La première réalisation de la Caritas mongole, sponsorisée par la Caritas polonaise, avait débuté dans la province de Oborhanggai, à 350 km d’Oulan Bator, dans le cadre de la mission catholique locale : réfections de trois dortoirs pour les orphelins près de Sant Soum, réparations de 15 puits pour les troupeaux dispersés dans la steppe. Plusieurs autres projets sont en cours de réalisation. Le coordinateur de Caritas pour l’Asie a pu constater le dynamisme et l’enthousiasme de la jeune Eglise mongole, fort restreinte numériquement mais dont la visibilité n’est pas négligeable grâce à l’action sociale entreprise dès l’arrivée des premiers missionnaires, il y a neuf ans : “Le travail de base accompli permet aux bénévoles locaux de prendre leurs responsabilités et de mettre sur pied une Caritas mongole. Trois jeunes étudient la sociologie aux Philippines, ce qui est la meilleure préparation pour démarrer une structure… Les gens sont concernés par tout ce qu’entreprend l’Eglise. Il s’agit de confiance et de transparence. Ce qui signifie que les responsabilités appartiennent à part entière aux bénévoles locaux… Je suis confiant en l’avenir de la Caritas de Mongolie. La population du pays n’est que de deux millions et demi d’habitants. Ce qui fait que les petites actions que nous pouvons mener ont un certain impact sur beaucoup de gens. Caritas peut être un levain capable de transformer des vies… Beaucoup pensent que le développement exige beaucoup d’argent. Je crois personnellement que ce sont les personnes qui sont les vrais moteurs de ce développement. Les femmes en particulier, qui sont les plus défavorisées et les plus désireuses d’échapper à la misère. Elles aideront les hommes à changer”, affirme le P. Ambroise (2). Entraîner les femmes dans un projet communautaire leur donnera le courage de se tenir debout et de changer la société à partir de choses infimes, précise encore le prêtre indien qui a passé ces treize dernières années au sein des structures de Caritas : “L’espé-rance de vie, ici, est de 69 ans mais j’entends dire que beaucoup meurent bien plus jeunes. Ceux qui vivent plus âgés vivent dans une extrême pauvreté tant leurs pensions ne représentent plus grand chose à l’heure actuelle”.
Avec le P. Gilbert Sales comme directeur national, la priorité pour ces cinq prochaines années sera, dans cet ancien pays communiste, la mise sur pied d’une communauté consacrée à l’indépendance, à la protection des femmes et à l’éducation, sans oublier les gens des rues, les handicapés et les personnes âgées.