Eglises d'Asie

Le procès du P. Ly vu de la rue par ses paroissiens

Publié le 18/03/2010




Selon des nouvelles venues de Huê, dès le 17 octobre, les paroissiens de An Truyên, paroisse proche de Huê dont le P. Nguyên Van Ly était curé au moment de son arrestation, ont appris par Radio Free Asia que le procès de leur curé aurait lieu le 19 octobre à Huê. Bien que n’ayant reçu aucune convocation, désireux de constater de visu le traitement infligé à leur pasteur, un grand nombre d’entre eux ont décidé de se rendre sur place pour voir de plus près.

Certains sont partis la veille, d’autres pendant la nuit, d’autres encore au petit matin en faisant semblant d’aller travailler. Au total, environ 150 fidèles se sont retrouvés ainsi de bonne heure devant le siège du Comité populaire provincial à Huê. Dispersés par la police, ils se sont assemblés à nouveau un peu plus tard rue Nguyên Huê près du siège du tribunal populaire. Mais ils n’ont trouvé aucune animation. C’est ailleurs, semble-t-il, que se déroulait le procès, dans les bâtiments de la prison de la rue Lê Quy Don où le groupe de fidèles est parvenu un peu plus tard. De nombreuses voitures de police étaient stationnées dans le quartier, ne laissant aucun doute sur l’importance de l’événement qui était en train de s’y dérouler. Dispersés en petits groupes dans les rues adjacentes, les paroissiens ont attendu une bonne partie de la matinée.

Sur le coup de 9 heures et demie, un groupe assez nombreux est sorti du bâtiment où avait lieu le procès, sans qu’il soit possible de distinguer l’identité des personnes. Les fidèles de An Truyên se sont alors résignés à rentrer chez eux. Dans l’après-midi, un cadre politique appelé Duc est venu avertir le chef de hameau que le P. Ly était condamné à quinze ans de prison et à cinq ans de résidence surveillée. Les fidèles présents s’étant refusé à croire à cette nouvelle, le cadre leur a conseillé de regarder les nouvelles télévisées du soir.

La condamnation y fut effectivement confirmé. Mais les spectateurs constatèrent aussi l’absence apparente d’avocat et de témoins, le silence total du P. Ly et sa mine défaite.