Eglises d'Asie

Les catholiques du diocèse d’Osaka, au Japon, contribuent au relèvement de l’Eglise catholique au Cambodge

Publié le 18/03/2010




L’ordination au diaconat de quatre Cambodgiens de naissance (1) a renforcé les liens d’amitié du diocèse d’Osaka et de l’Eglise du Cambodge qui, peu à peu, se relève de son passé douloureux. Le P. Minoru Murata, curé d’une paroisse située au centre de la ville de Kobé, au Japon, assistait à l’ordination qui s’est déroulée dans l’église St Joseph de Phnom Penh, à la fin du mois de juin dernier. Il a souligné à cette occasion la signification profonde de cet événement pour les catholiques d’Osaka. “J’étais comblé de joie. Certes, nous n’avons pas fait beaucoup mais nous avons essayé de faire ce que nous pouvions pour les aider”, a-t-il déclaré ajoutant : “Les prêtres d’Osaka et les laïcs du diocèse qui travaillent à titre bénévole au Cambodge étaient tout aussi heureux que moi”.

Les premiers contacts de l’archidiocèse d’Osaka avec le Cambodge ont eu lieu quand l’archevêque, Mgr Hisao Yasuda, rencontrant l’évêque de Phnom Penh, Mgr Yves Ramousse, lui avait demandé ce que pouvait faire les catholiques japonais pour l’Eglise du Cambodge. Mgr Ramousse, de la Société des Missions Etrangères de Paris, après plusieurs années d’exil hors du Cambodge, venait de rejoindre Phnom Penh. La réponse à cette demande s’est concrétisée par la distribution d’une Bible en langue khmère à tous les catholiques cambodgiens grâce aux 5 000 dollars américains offerts par le diocèse d’Osaka en 1993. L’année suivante, Mgr Yasuda soumettait à l’assemblée des prêtres de son diocèse un plan de coopération avec l’Eglise du Cambodge. Le premier dimanche de l’annuelle “Semaine pour la paix du 6 au 15 août, était déclaré “Journée du Cambodge”. Depuis, toutes les paroisses prient ce jour-là pour l’Eglise au Cambodge et la première collecte fut envoyée à Phnom Penh en 1995. Malgré le tremblement de terre de Kobé, quelques mois plus tôt cette année là, beaucoup de sinistrés répondirent à l’appel. “Nos liens avec le Cambodge furent en réalité comme un encouragement pour ceux qui, à Kobé aussi, avaient à se relever d’un désastre”, souligne le P. Murata. Le tremblement de terre a incité le diocèse à lancer la campagne “Pour une vie nouvelle”. Mgr Yasuda a fait un appel aux catholiques en leur disant : “Nous remettre debout sur nos deux pieds avec tous ceux qui souffrent de cette catastrophe nous redonnera espoir et force ». Depuis, l’archidiocèse d’Osaka fait parvenir à l’Eglise au Cambodge environ cinq millions de yens chaque année (soit l’équivalent de 40 500 dollars américains). Ces sommes ont été utilisées pour le séminaire de Phnom Penh et pour financer différents autres projets initiés par “Des mains pour la paix”, une organisation mise sur pied par l’archidiocèse d’Osaka.

En lien avec d’autres organisations non gouvernementales, “Des mains pour la paix” a initié différents projets touchant la vie quotidienne de la population, comme l’aide à des enseignants d’écoles élémentaires sous-payés, des soutiens à la gestion de centres agricoles et la promotion de l’hygiène publique. Le P. Murata est le secrétaire général de cet organisme.

A partir des années 1960, le Cambodge a été emporté dans le tourbillon de la guerre civile. Elle a duré jusqu’à ce que les Khmers rouges prennent le contrôle de Phnom Penh en 1975. Tous les missionnaires étrangers, dont Mgr Ramousse, furent alors expulsés ; certains furent massacrés. Tous les prêtres cambodgiens, toutes les religieuses et d’innombrables laïcs périrent sous le régime communiste. Quasiment tous les bâtiments catholiques furent détruits. La liberté religieuse n’a été restaurée qu’en 1991, quelque douze ans après que les Vietnamiens eurent chassé les Khmers rouges du pays.