Eglises d'Asie

Les catholiques japonais soutiennent des demandeurs d’asile afghans dans leurs démarches auprès des autorités japonaises

Publié le 18/03/2010




L’archidiocèse d’Osaka vient au secours de demandeurs d’asile afghans et demande au gouvernement de leur accorder le statut de réfugiés. A la mi-octobre, le Comité diocésain d’Osaka pour la Coopération internationale s’est joint à six demandeurs d’asile afghans, à leurs avocats et aux membres International pour une conférence de presse dans les locaux de la Cour du tribunal de grande instance de Tôkyô. Le groupe a reproché au gouvernement japonais son hésitation à accorder le statut de réfugiés à ces ressortissants afghans. Peu après, réunis dans le bureau d’un député de la Diète, le parlement japonais, ils demandait que soient reconnues les difficultés auxquelles se heurtaient au Japon les demandeurs d’asile. Peu avant cette conférence de presse, les demandeurs d’asile et leurs avocats s’étaient rendus, le 15 octobre, au ministère de la Justice pour s’informer des démarches à accomplir pour l’obtention du statut de réfugié. D’après la presse locale, la réponse du ministère aurait été évasive.

Parmi ces demandeurs d’asile, on dénombre un musulman chiite, des membres de la minorité hazara et plusieurs partisans du Hezb-e Wahdat, une formation politique opposée aux Talibans afghans. Tous disent être en butte à l’hostilité des Talibans pour des raisons ethniques, religieuses ou politiques. Ghulam Husain, 48 ans, a ainsi rapporté que son frère et son fils ont été tués par eux. Sa famille, d’origine hazara, est persécutée depuis 25 ans “parce que nous appartenons à un groupe ethnique différent tant par le langage et la religion que par l’apparence physique Tous parlent de massacres, d’arrestations et de parents proches tués par les Talibans.

Le Comité diocésain d’Osaka pour la Coopération internationale se préoccupe du sort des réfugiés afghans depuis 1999. Il a organisé un bureau d’accueil et d’assistance pour les réfugiés et les aide dans leurs démarches administratives. Le Comité a lancé un appel au gouvernement en lui rappelant que, dans la ligne de la politique étrangère du Japon sur la question de l’Afghanistan, il se devait d’en protéger les demandeurs d’asile. L’un d’entre eux, qui a requis l’anonymat, a déclaré aux journalistes qu’alors que toute sa famille souffrait en Afghanistan, il ne pouvait rien faire, même pas quitter le Japon librement.

D’après Amnesty International, le Bureau de l’immigration japonais a appréhendé le 3 octobre dernier un certain nombre d’Afghans en possession de documents illégaux. Après enquête et vérification de domicile, au moins une dizaine d’entre eux a été retenue dans un “centre pour étrangers”. Amnesty International accuse le Bureau de l’immigration d’avoir fait preuve “d’inhumanité” dans le traitement de ces cas. Toujours d’après Amnesty International, le gouvernement japonais n’aurait, en dix ans, répondu favorablement qu’à quarante-huit demandes d’asile politique. Le 16 octobre, le Japan Times rapportait que le Haut Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés avait annoncé que 3 millions 700 000 Afghans étaient réfugiés hors des frontières de l’Afghanistan et qu’il était prévisible que ce nombre augmente encore. Le journal soulignait en même temps que les frappes aériennes de l’aviation américaine contre l’Afghanistan des Talibans ne feraient qu’augmenter encore le nombre des demandeurs d’asile au Japon.