Lundi 22 octobre dernier, l’Assemblée constituante du Timor-Oriental, élue le 30 août dernier (1), a demandé aux Nations Unies qui gèrent le territoire depuis un peu plus de deux ans de « transmettre aux institutions gouvernementales timoraises élues la souveraineté [sur le Timor-Oriental] le 20 mai 2002 ». Le Conseil de sécurité de l’ONU devrait approuver cette date d’ici à quelques jours. Cette date a été choisie, ont expliqué les 88 députés timorais à Dili, car elle correspond au 28e anniversaire de la fondation du premier parti politique est-timorais, l’Association social-démocrate timoraise, ancêtre du Fretilin. Le Fretilin (Front révolutionnaire pour un Timor-Oriental indépendant), parti héritier de la lutte contre l’occupant indonésien, est sorti vainqueur des élections du 30 août avec 57,3 % des voix et 55 députés. Selon Kofi Annan, secrétaire général de l’ONU, d’ici au mois de mai 2002, les « casques bleus » devraient être ramenés de 9 000 à 5 000 et le personnel civil international réduit de 75 %. Le nombre des soldats et des fonctionnaires internationaux qui demeureront dans le nouveau Timor-Oriental indépendant dépendra des progrès réalisés dans la mise en place des institutions locales, a encore précisé Kofi Annan. L’administration des Nations Unies a identifié environ « une centaine de fonctions essentielles au fonctionnement de l’Etat et à la stabilité de la nation pour lesquelles il n’existe pas encore de personnel local qualifié », a-t-il précisé. Sergio Viera de Mello, patron de l’UNTAET, l’administration des Nations Unies responsable de la transition du Timor-Oriental vers l’indépendance complète, a pour sa part mis en garde contre une réduction trop rapide des personnels de l’ONU, réduction qui pourrait ruiner « les énormes investissements consentis jusqu’ici ».
Par ailleurs, sur la question du retour des réfugiés est-timorais encore présents au Timor occidental, dans l’Indonésie voisine, Mgr Belo, administrateur apostolique du diocèse catholique de Dili, a renouvelé ses appels à la réconciliation pour que les réfugiés, dont le nombre est estimé par l’ONU à environ 50 000, reviennent dans leur patrie d’ici à la fin de l’année 2001. Dans les colonnes de Kompas, daté du 28 octobre dernier, le ministre indonésien pour le Développement et le Bien-Etre du peuple, Yusuf Kalla, a déclaré que son gouvernement cesserait à partir du 31 décembre de cette année d’apporter une aide humanitaire aux camps de réfugiés du Timor occidental. « Selon les règles de la communauté internationale, la période (pour l’aide) est de deux ans. Les réfugiés est-timorais sont présents depuis plus de deux et par conséquent nous cesserons de distribuer de l’aide », a-t-il précisé de Kupang, principale agglomération du Timor occidental.