Eglises d'Asie – Indonésie
A Manado, dans l’île des Célèbes, les Eglises chrétiennes approuvent la condamnation à une peine de prison ferme d’un médecin coupable d’avoir procédé à un avortement illégal
Publié le 18/03/2010
Le code de l’éthique médicale dit que les médecins qui procèdent à un avortement violent leur serment de protéger la vie humaine. Il stipule : “L’avortement ne peut être toléré à moins qu’une indication médicale forte démontre que la grossesse met en danger la vie de la mère. De plus, un avortement pour raisons médicales exige l’accord d’au moins deux médecins spécialistes”. D’après le code pénal indonésien, l’avortement est illégal et est passible d’un maximum de 12 ans de prison. Le procureur du tribunal de Manado, T.B. Adolf, a indiqué à des journalistes que l’accusé avait déclaré avoir dans un premier temps refusé d’accéder à la demande d’Anita d’avorter mais que “finalement, il avait accepté parce que la patiente continuait de le supplier et qu’il avait estimé que son état était critique”. Le tribunal de Manado a rejeté les arguments de Sondakh.
Les responsables des Eglises chrétiennes locales pensent que la sentence a été trop clémente mais estiment qu’elle est un pas dans la bonne direction, vers le respect de la loi et la défense de la vie. “Ce jugement est une victoire de l’Eglise dans son combat contre l’avortement”, a déclaré le P. Montolalu, professeur de théologie morale au grand séminaire du Sacré Cœur à Pineleng, du diocèse catholique de Manado, affirmant qu’une telle sentence pourrait dissuader les personnes partisanes d’un acte interdit par la loi et la religion. Le pasteur Boyke Maith, de l’Eglise protestante Centrum de Manado, a déclaré pour sa part être satisfait de voir la justice s’élever finalement contre l’avortement, illégal certes mais fort répandu. Le commandant de la police de Manado, chef-lieu de la province des Célèbes-Nord, a confirmé que c’était bien la première fois que les tribunaux locaux jugeaient du cas d’un médecin mêlé à une affaire d’avortement. “Les avortements sont fréquents mais la police n’a pas les moyens de poursuivre ceux qui en sont responsables”, avoue le commissaire adjoint, un catholique.
Un mariage islamique, post-mortem, entre Anita et Arie, son ami âgé de 22 ans, responsable de sa grossesse, a été organisé à la musholla (petit lieu de culte musulman) des locaux de la police de Manado, juste avant que ne soit inhumée la dépouille mortelle de la jeune femme.