Eglises d'Asie

Cinq paroisses catholiques ont organisé une « foire à l’emploi » pour aider les chômeurs

Publié le 18/03/2010




Singapour traversant une sévère récession économique, des centaines de catholiques se sont retrouvés à la « foire à l’emploi » qu’avaient organisée cinq paroisses catholiques de la cité-Etat. Les demandeurs d’emploi se sont rencontrés à l’école St Patrick le 11 novembre dernier, et le P. Richards Ambrose, un des membres du comité organisateur, s’est adressé à eux : « Il est important de comprendre qu’en ce moment, trouver un travail est une vraie bénédiction ». Le président du comité, Raoul Sequeira, leur a dit estimer à 600 le nombre des personnes venues à cette manifestation destinée à aider ceux qui souffrent du chômage. Selon les organisateurs, les deux tiers des employeurs participants à cette foire étaient catholiques. On pouvait trouver là des postes de comptables, de spécialistes de l’hygiène publique, de commerciaux, de pompistes, de boulangers et d’agents d’entretien. Cette « foire à l’emploi » visait en premier lieu les catholiques mais les portes étaient ouvertes à tous ceux qui avaient besoin de travailler, a expliqué Sequeira, un paroissien de Notre Dame du Perpétuel Secours.

D’après les médias locaux, le PIB a chuté de 5,6 % au troisième trimestre de cette année et le chômage est en forte hausse. La récession actuelle est la plus sévère qu’ait connue Singapour en 36 ans d’histoire. A titre de comparaison, la dernière grande récession date de 1985 et le PIB s’était alors contracté de 1,6 % en un an. Dans son allocution, le P. Ambrose a recommandé aux demandeurs d’emploi de ne pas transiger sur les valeurs qui sont les leurs en acceptant des postes qui pourraient compromettre « leur vie spirituelle et celle de leur famille ». « Si pour vous la foi n’est pas première, il arrivera qu’un jour vous ne soyez pas très satisfaits de ce que vous avez fini par devenir», leur a-t-il dit. Selon Dolores Baptista, une paroissienne, la moyenne d’âge des demandeurs d’emploi à la foire était de 40 ans et plus. Tan Hung Boon, du ministère pour l’Emploi, les a encouragés à diversifier leur formation pour augmenter leurs chances de trouver un emploi. Le gouvernement, en effet, récompense les sociétés qui forment leurs employés à de nouveaux métiers et de nouvelles techniques, a-t-il assuré. Clement Franklin, un catholique qui travaille dans ce même ministère, a indiqué que le gouvernement entendait bien continuer sa politique de «formations certifiées » pour aider les Singapouriens à trouver du travail. Pourtant, beaucoup se sont plaints de la paperasserie. Beaucoup ont affirmé qu’on leur demandait de produire des certificats de licenciement que beaucoup d’employeurs ne fournissent pas. Boon a confié qu’il n’avait à proposer que 6 postes de travail pour 10 chômeurs : « Vous pouvez imaginer les rivalités ! ». D’après l’administration, les plus de 40 ans ont beaucoup de peine à trouver du travail sauf s’ils se sont spécialisés dans un nouveau métier.

Selon les médias locaux, 80 000 Singapouriens environ seraient actuellement sans travail et ces estimations ne prennent pas en compte les très nombreux travailleurs étrangers présents dans la cité-Etat et qui, souvent, sont licenciés en premier. Le gouvernement a annoncé que de nouveaux licenciements étaient à prévoir pour cette année. Une paroissienne de Ste Thérèse dit avoir chercher du travail pendant un mois. Elle a rédigé trois demandes à cette foire de l’emploi : « Je ne suis pas sûre de décrocher un emploi pour autant. J’ai plus de 50 ans et je ne parle pas le chinois », dit-elle, en expliquant qu’elle avait été obligée de quitter son dernier travail parce son salaire ne lui avait pas été versé pendant trois mois. Singapour, avec 4 millions d’habitants, dispose d’une industrie importante dans le domaine électronique, très tournée vers l’exportation. Les attaques terroristes du 11 septembre aux Etats-Unis ont provoqué une baisse importante des exportations vers ce pays, le plus important client de Singapour. Beaucoup de fabricants d’ordinateur ont dû licencier du personnel pour fusionner avec d’autres sociétés ou transférer leurs activités dans d’autres pays d’Asie.