Eglises d'Asie – Inde
Création d’une nouvelle société apostolique destinée à promouvoir l’harmonie et le dialogue interreligieux
Publié le 18/03/2010
Les trois premiers membres de la société, le P. George Koovackal, Carme de Marie immaculée, et les PP. John Abhisheh Kattuparambil et Marianus Kullu, tous deux prêtres séculiers du diocèse de New Delhi, ont déclaré vouloir développer un mode intégral de vie au service de relations avec les personnes des autres religions. Le charisme spécial de ce nouveau groupe missionnaire sera la promotion du dialogue entre toutes les religions à travers les voies du jnana (la connaissance), du bhakti (la dévotion) et du karma (l’action). Selon le P. Koovackal, qui a été détaché de sa congrégation pour une période de trois ans afin de lancer la nouvelle société, ses membres intégreront dans leur spiritualité la triple voie utilisée par l’hindouisme pour rejoindre l’absolu.
Le nouveau groupe sera soumis aux règles des sociétés de vie apostolique telles qu’elles sont définies dans le droit canon. Leurs membres ne prononcent pas de vœux religieux mais s’engagent à poursuivre l’objectif apostolique du groupe. Seuls les prêtres catholiques et les religieux pourront devenir Messagers de la paix. Les autres, y compris les non-chrétiens, s’ils sont intéressés par le travail interreligieux, pourront adhérer au groupe “La Paix et l’harmonie groupe associé aux Messagers de la paix bien qu’autonome. Comme l’a fait remarquer le P. Kullu, membre d’une ethnie minoritaire de l’Etat du Jharlkhand, les Messagers de la paix ne seront pas les seuls à œuvrer pour l’harmonie religieuse. Beaucoup de prêtres en font leur souci principal. Mais, dégagés des obligations qui incombent à un prêtre diocésain, les membres de la nouvelle société seront plus libres pour s’y consacrer tout entiers.
Les trois membres de la nouvelle société ont affirmé être conscients que leur engagement et leur action s’inscriront dans un double contexte. Le premier est le contexte général de la nation indienne : celui du pluralisme religieux d’un pays où 80 % du milliard d’habitants sont hindous, 11 % sont musulmans et 2,3 % sont chrétiens, le reste de la population se répartissant entre la religion bahaï, le bouddhisme, les sikhs, les jaïns, les zoroastriens. Le second est celui de l’époque contemporaine, une époque durant laquelle a grandi d’une façon inquiétante le fondamentalisme religieux. La dernière décennie a vu se multiplier et grossir les groupes de militants hindouistes. Au cours des trois dernières années, ont eu lieu plus de 200 attaques contre les missionnaires et les institutions chrétiennes. Face à ce défi, le P. Koovackal a objecté qu’il faut se souvenir que l’Inde a un glorieux passé en matière d’harmonie et de coopération religieuses. Selon lui, les tensions interreligieuses actuelles proviennent de préjugés enracinés dans l’esprit des gens, de la haine, de la peur et de l’intolérance. Le moyen le plus efficace pour faire obstacle à ces tendances est de collaborer à préserver et à promouvoir le riche héritage culturel et spirituel de l’Inde et de lutter contre la tentation fondamentaliste qui sommeille en toute religion.