Eglises d'Asie

Des chrétiens vietnamiens se plaignent de la police qui les empêche d’accomplir leur service en faveur des pauvres

Publié le 18/03/2010




L’Eglise évangélique mennonite de Hô Chi Minh-Ville a depuis un certain temps porté son attention sur la population déshéritée d’un quartier pauvre de l’arrondissement de Binh Thanh. Environ quatre cent familles y vivent, émigrées d’autres régions du Vietnam ou bien échappées des “nouvelles zones économiques” où elles avaient été envoyées de force. Pour cette raison, la plupart des habitants du quartier sont dépourvus de papiers officiels et vivent dans une situation économique extrêmement difficile, qui les entraîne souvent vers la délinquance. Au lieu de les aider à régulariser leur situation, la police locale, dans l’intention de leur faire quitter les lieux, leur fait subir des vexations continuelles. Une des initiatives prises par la communauté évangélique mennonite, dont le responsable est le pasteur Nguyên Hông Quang, pour soutenir la population du quartier a été l’ouverture de classes de l’affection (Tinh Thuong), classes destinées à des enfants qui ont abandonné le cursus scolaire ou ne l’ont jamais suivi (1) et à leur permettre de reprendre ensuite le cours normal des études primaires.

C’est dans une de ces classes que la police a fait irruption le 17 août 2001 semant l’effroi parmi les élèves. Les agents y ont arrêté l’enseignant, Truong Tri Hiên, qui a été amené au poste de police, les mains liées, ainsi que d’autres enseignants bénévoles dont la femme du pasteur Quang. Ce dernier, responsable de l’école s’est alors rendu à la police et a prié les agents de traiter avec respect des enseignants qui se consacraient à l’éducation des pauvres. Toute la journée, la petite équipe d’enseignants a subi des mauvais traitements et des injures concernant leur religion, sans pouvoir ni manger ni boire. Finalement, ils n’ont été relâchés que sur l’intervention d’un haut responsable de la Sécurité urbaine. D’autres interventions de ce type ont eu lieu plus tard y compris dans la propre maison du pasteur.

Par ailleurs, le 24 août, la carte d’enregistrement familial (Hô Khâu), pièce d’état civil d’une importance administrative capitale au Vietnam, a été demandée au pasteur par la Sécurité du district. On a ensuite refusé de lui rendre cette carte, malgré ses réclamations répétées. En l’absence de cette pièce d’état civil, le jeune fils du pasteur ne pourra plus poursuivre sa scolarité dans une école publique et le pasteur sera dans l’impossibilité d’accomplir un certain nombre de démarches commerciales ou administratives.

Dans une lettre envoyée le 3 septembre, à ses frères et sœurs dans la foi partout dans le monde, le pasteur Nguyên Hông Quang, responsable du Comité administratif de l’Eglise évangélique mennonite, a déclaré dénoncer ceux qui, avec arrogance, offensent l’Eglise de Dieu au Vietnam et lui cause des souffrances. Il accuse d’inhumanité les forces de sécurité qui ne respectent ni les personnes, ni les familles, ni la religion, ni les efforts effectués par les plus conscients des citoyens vietnamiens en faveur des pauvres.