Eglises d'Asie – Japon
Des groupes d’entraide de femmes philippines se sont constitués un peu partout dans le pays
Publié le 18/03/2010
KAFINE est né il y a trois ans d’une discussion entre trois Philippines. Les trois étudiaient la langue japonaise et pensaient monter un réseau d’entraide pour promouvoir leur propres activités, aider leurs consœurs en difficultés et les enfants nés de couples philippino-japonais. Le premier groupe KAFINE est né à Saitama et compte 68 membres mais d’autres groupes se sont formés à Nagoya, Osaka, Tochigi, Chiba et Tôkyô qui, tous, s’inspirent des idées et des méthodes de Saitama. La coordinatrice, Agalyn Nagase, a déclaré qu’elle remerciait l’“Open house le centre d’assistance pour les étrangers du diocèse catholique d’Urawa, de son aide. Musulmane originaire du sud des Philippines, Nagase a souligné également l’esprit de coopération qui règne entre le KAFINE chrétien et ses membres musulmans. Mgr Daiji Tani a souligné, quant à lui, que le diocèse d’Urawa aidait une vingtaine de groupes philippins dans leurs activités. Le 4 novembre dernier, dans la cathédrale d’Urawa, a eu lieu un grand rassemblement de différents groupes d’étrangers, où les Philippins étaient les plus nombreux, avec échanges de vue, célébration eucharistique et fête de l’amitié. Au cours des échanges, les mères philippines ont souligné l’importance du dialogue interreligieux dans la famille où apparaît souvent un fossé entre les conceptions bouddhistes et chrétiennes à propos de l’éducation des enfants. Sœur Keiko Kozuka a souligné pour sa part que, par l’intermédiaire de l’Eglise et de son soutien, des relations profondes se sont nouées entre les membres du KAFINE et les groupes de volontaires japonaises. “Les Philippines ont de l’ambition et envie d’apprendre. Le système d’aide sociale japonais n’est pas tendre pour les migrants qui souvent se heurtent à des problèmes d’argent et de procédure”. Ce sont les problèmes financiers en effet qui les ont motivées à lancer un “paluwagan”, un groupe d’épargne, en février 1999.
Le KAFINE est né un vendredi soir dans une classe où, au Japon, les étrangers peuvent étudier le japonais. C’était en 1998. Une étudiante philippine de ce centre municipal confrontée à des problèmes après son mariage avec un Japonais en a parlé à deux autres étudiantes comme elle qui la conseillèrent. Les trois amies prirent l’habitude de se rencontrer régulièrement après les cours pour discuter. Le KAFINE dit vouloir aider ceux de ses membres affrontés à des difficultés d’ordre personnel ou financier, promouvoir la fraternité entre les Philippins, les Philippins et les Japonais, promouvoir l’épanouissement personnel par l’éducation et la formation et enfin mobiliser et organiser les Philippins pour la défense des droits des migrants.
Le bulletin de liaison du KAFINE relève que certains maris japonais considèrent leur femme philippine comme inférieure à eux parce que née dans un pays pauvre ou pour avoir, avant de se marier, travaillé dans des clubs ou des bars. Le bulletin écrit également que les femmes philippines, unies les unes aux autres, poursuivent par une action commune la tâche la plus importante de leur groupe : “une bonne organisation des mères philippines au Japon”.