Eglises d'Asie

Moluques : les tensions autour de la ville d’Amboine ne s’apaisent pas

Publié le 18/03/2010




Selon les informations du Centre de crise du diocèse catholique d’Amboine, les tensions meurtrières qui avaient de nouveau éclaté à Amboine et en différents lieux des Moluques au début du mois de novembre (1) dernier perdurent. Dans les environs de la ville d’Amboine en particulier, le centre de retraite catholique Gonsalo Veloso, situé à cinq kilomètres de la ville, a été le théâtre d’affrontements armés entre des combattants du Laskar Jihad et les forces de sécurité, police et armée confondues. On se souvient que ce centre catholique, situé à Karang Panjang, non loin du quartier d’Ahuru, zone à prédominance chrétienne avant d’être ravagé par les combats et abandonné de la plupart de ses habitants, avait été en juin dernier (2) la cible d’une violente attaque faisant près d’une dizaine de morts. Il semble aujourd’hui que les hommes du Laskar Jihad cherchent à mettre la main sur l’ensemble des bâtiments de Gonsalo Veloso pour transformer les lieux en leur quartier général. En effet, Gonsalo Veloso regroupe de nombreux bâtiments encore en bon état – dont un institut pour enfants sourds et muets et le complexe Kopertis, siège de plusieurs institutions éducatives privées. S’il parvenait à s’installer dans les locaux de Gonsalo Veloso, le Laskar Jihad, dont l’ancien quartier général, à Ahuru / Kebun Cengkeh est partiellement en ruines, disposerait d’une situation idéale pour mener des attaques sur les quartiers chrétiens situés en contre-bas.

Par ailleurs, à Amboine, à la mi-novembre, le professeur Ichsan Malik, de Indonesia, à Djakarta, lors d’une conférence donnée à Amboine sur le thème “le journalisme et la paix”, a déclaré que les chiffres véritables du nombre de victimes dues au conflit des Moluques depuis janvier 1999 devaient être singulièrement revus à la hausse. Selon lui, le nombre total des morts s’élève à 13 428 (Moluques septentrionales : 3 241 ; Moluques du Sud-Est (Tual) : 434 ; reste des Moluques : 9 753), soit un chiffre sensiblement plus élevé que les estimations retenues jusqu’ici qui faisaient état de 5 000 à 8 000, voire 10 000 victimes.