Eglises d'Asie

Orissa : un chrétien baptiste assassiné par des militants, soupçonnés d’appartenir à un groupe hindouiste extrémiste

Publié le 18/03/2010




La tension entre chrétiens et hindouistes est montée à son plus haut degré dans le petit village de Sikabedu de l’Etat d’Orissa, avec le meurtre de Keshob Tudu, un chrétien baptiste tué aux alentours du 18 novembre, semble-t-il, par des militants du Rashtriya Swayamsevak Sangh (Corps national des volontaires, RSS). Selon le prêtre catholique en charge du district de Keonjhar où se trouve le village, la police aurait lancé un mandat d’arrêt contre les coupables, encore en fuite. Les journaux locaux, eux, ont annoncé que trois suspects avaient été arrêtés, une arrestation qui n’avait pas encore été confirmée le 27 novembre.

Après l’office du dimanche, 18 novembre, le chrétien baptiste était revenu chez lui. C’est là que trois hommes sont venus le chercher pour l’amener dans un endroit désert. Le jour suivant, on a retrouvé son corps dans la forêt.

La famille de la victime était la seule famille catholique restant encore au village après la fuite des autres familles chrétiennes hors de cette région en majorité hindoue en raison de la pression permanente exercée sur elles par des groupes hindouistes. Tudu, d’ethnie santal, aurait provoqué la colère des hindous pour avoir continué à puiser son eau dans le puits commun malgré les avertissements répétés de ses voisins hindous lui demandant de ne pas le faire. Cependant, selon des rumeurs circulant dans la région, le chrétien aurait été tué pour avoir informé la police d’une attaque en préparation contre les chrétiens de Sikabedu, un village voisin de la localité de Manoharpur, lieu où le pasteur australien Graham Stuart Staines avait été brûlé vif dans sa voiture avec ses deux fils. Tudu appartenait lui-même à la même Société missionnaire que le pasteur Staines.

Selon la presse locale, le meurtre du chrétien baptiste serait la dernière manifestation d’un conflit ancien entre les chrétiens et les hindous dans le village. Pourtant le chef de la police locale a démenti cette interprétation. Selon lui, les habitants du village vivaient en harmonie et la mort de Tudu ne serait due qu’à une rivalité d’ordre personnel.