Eglises d'Asie

Pour la première fois, le jour marquant la fin du mois du jeûne musulman du ramadan sera cette année un jour chômé dans toutes les Philippines, pays à 80 % catholique

Publié le 18/03/2010




Lundi 17 décembre 2001, jour marquant la fin du mois de jeûne musulman du ramadan, sera pour la première fois aux Philippines un jour chômé partout dans le pays. Telle est l’annonce que la présidente du pays, Gloria Macapagal-Arroyo, a faite le 9 décembre dernier et que son porte-parole, Rigoberto Tiglao, a commenté en ces termes : “Cette décision témoigne du fait que la religion musulmane est la religion d’une partie significative de notre population. Elle contribuera à l’harmonie interreligieuse.” Dans le communiqué publié par la présidence à cette occasion, on pouvait lire que ce jour chômé “donnera à la nation toute entière l’occasion de se joindre à nos frères et sœurs musulmans en participant et en fêtant ce jour important”. Toujours selon ce communiqué, la fête de -el-Fitre tombe cette année le 16 décembre mais le 17 décembre a été retenu comme jour férié “sur les conseils du Bureau (philippin) des Affaires musulmanes”.

Le porte-parole de la présidence a reconnu que le contexte actuel, marqué par une reprise des combats à Mindanao entre l’armée et certains rebelles musulmans, n’était pas étranger à la décision de Gloria Macapagal-Arroyo (1). “Du fait des événements récents, nous devons reconnaître les musulmans”, a déclaré Rigoberto Tiglao ajoutant que la présidente avait pris en compte aussi bien les pourparlers de paix engagés avec le Front moro de libération islamique (MILF) que la situation du Front moro de libération nationale (MNLF) ou que les attaques du 11 septembre aux Etats-Unis et la guerre en Afghanistan qui a suivi.

Peuplées de 71 millions d’habitants, les Philippines sont un des deux seuls pays majoritairement catholiques d’Asie (l’autre étant le Timor-Oriental) : 80 % de Philippins sont catholiques. Environ 5 % des Philippins sont musulmans. Installés principalement dans le sud de l’archipel, à Mindanao et dans les îles Sulu, ils forment une minorité. Majoritaires dans certaines régions seulement, ils se sentent laissés-pour-compte et une partie d’entre eux est engagée depuis des décennies dans des actions armées visant à obtenir sinon l’indépendance du moins l’autonomie (2).