Eglises d'Asie – Inde
Raipur : on s’interroge sur les véritables auteurs du viol et du meurtre d’une jeune fille membre d’un institut séculier de l’Eglise catholique
Publié le 18/03/2010
La police a aussitôt arrêté un habitant du village non chrétien, Bahadur Koraku. Selon la confession qu’il aurait faite aux agents de la sécurité, il serait parti de bon matin dans la forêt pour y couper du bois de chauffage. Il y aurait rencontré Sarita Toppo se livrant à la même besogne. Il l’aurait alors violée puis tuée de trois coups de hache lorsque celle-ci l’eut menacé de le dénoncer à la police. Inquiets de ne pas la voir rentrer pour le repas de midi, son amie Ekka et les gens du village sont allés la chercher et ont découvert son corps encore saignant, gisant dans la forêt.
Bien que l’autopsie ait confirmé le viol et la mort à la suite de blessures profondes, l’évêque du lieu, Mgr Patras Minj, du diocèse d’Ambikapur, a émis des doutes sur la culpabilité de Koraku, selon lui, un pauvre illettré qui n’a pu accomplir un tel crime. L’évêque, qui lui-même appartient à une minorité ethnique locale, a certifié que la population autochtone de la région, bien que non chrétienne, ne nour-rissait que de l’amitié pour les missionnaires chrétiens qui, comme Sarita Toppo, travaillaient à leur libération socio-économique. Par contre, cette œuvre irritait les prêteurs de haute caste qui ne voyaient pas d’un bon il la promotion des gens du lieu. L’évêque a même affirmé que quelques dirigeants hindouistes extrémistes menaient depuis quelque temps une campagne anti-chrétienne dans la région.
Le journal local de langue hindi, le Bhaskar ( Soleil’), s’interrogeant sur les raisons qui ont poussé au meurtre d’une personne engagée dans la promotion des femmes et des enfants, incline également pour la thèse d’un complot anti-chrétien. Selon lui, cet acte est une véritable tache sur l’image de l’Etat du Chhattisgarh, Etat créé il y a un an et dirigé par un ministre-président chrétien d’origine autochtone.
Les funérailles de Sarita Toppo ont eu lieu le 30 novembre suivant. Des chrétiens et des non-chrétiens de la minorité ethnique locale ainsi que quelques religieux et religieuses de la famille salésienne à laquelle elle appartenait ont pris part à la cérémonie. C’est en 1987 que Sarita Toppo avait rejoint l’institut séculier Saint Jean Bosco, un institut spécialisé dans le travail auprès des ethnies minoritaires.