Eglises d'Asie

Selon un responsable militaire, les ravisseurs du missionnaire italien enlevé à Mindanao ont refusé de libérer leur otage contre la rançon proposée par un émissaire de la présidence

Publié le 18/03/2010




Selon un responsable militaire philippin, qui a tenu à conserver l’anonymat, les ravisseurs du P. Giuseppe Pierantoni, missionnaire italien enlevé le 17 octobre dernier à Dimataling, à Mindanao (1), ont été en contact vers la fin du mois de novembre avec un émissaire de la présidence philippine. Cet émissaire, proche collaborateur de la présidente Gloria Macapagal-Arroyo, aurait offert de payer une rançon en échange de la liberté de l’otage. Qualifiée pudiquement et selon l’usage établi de “frais d’hébergement” (board and lodging), cette rançon, dont le montant n’a pas été précisé, a été rejetée par les membres du gang “Pentagon”, les ravisseurs du P. Pierantoni.

Toujours selon ce militaire, les négociations se sont déroulées dans la ville de Marawi, située dans une région à très forte majorité musulmane. Les contacts avec les ravisseurs seraient compliqués par le fait que des hommes politiques locaux rivalisent entre eux et font assaut d’initiatives afin de pouvoir revendiquer l’éventuelle future libération du prêtre catholique. Un de ces hommes politiques aurait ainsi, aux dires du militaire, proposé une somme de 100 000 pesos (un peu moins de 2 000 dollars US) aux ravisseurs en échange de la liberté de leur otage. Cette proposition aurait été rejetée par le gang. Du fait de ces rivalités, les ravisseurs “se déplacent en permanence. Nous n’avons pas d’idée précise de l’endroit où ils se trouvent”, a conclu le militaire.

Par ailleurs, on est sans nouvelles récentes des otages retenus depuis le mois de mai dernier par le groupe Abu Sayyaf sur l’île de Basilan (2). Selon les sources, les Philippins détenus aux côtés du couple de missionnaires protestants américains, Martin et Marcia Burnham, ne seraient plus une dizaine mais seulement un ou deux.