Eglises d'Asie

Décès de l’ancien recteur de l’Université catholique de Dalat, Mgr Simon Nguyên Van Lâp

Publié le 18/03/2010




Mgr Simon Nguyên Van Lâp, ancien recteur de l’université de Dalat, s’est éteint le 19 décembre 2001, au Centre Fatima de Binh Triêu, à Hô Chi Minh Ville. L’œuvre persévérante qu’il a menée durant sa vie dans divers secteurs de la société vietnamienne, particulièrement dans les milieux intellectuels, un don peu commun pour les relations humaines lui avaient valu d’être un des personnages les plus connus de la société vietnamienne d’avant 1975. Après cette date, loin de s’évanouir, les amitiés acquises auparavant, se sont poursuivies et intensifiées. L’annonce de sa mort a réveillé dans l’esprit de beaucoup de Vietnamiens dont la route avait croisé la sienne – beaucoup vivent aujourd’hui à l’étranger – des sentiments de reconnaissance mêlés de tristesse.

Le P. Lâp était né en 1911, de parents cultivateurs, dans la paroisse de Van Thiên, village de Van Kim, province de Quang Tri. Un temps, enfant de chœur du célèbre P. Cadière, il avait été remarqué par son curé et envoyé au petit séminaire An Ninh de Huê à l’âge de 12 ans. A l’issue des ses études au grand séminaire Phu Xuân, il fut ordonné prêtre en 1938, puis envoyé en France pour y continuer des études de lettres à l’université d’Aix en Provence. Il y resta durant toute la durée de la seconde guerre mondiale. Ce n’est qu’en 1947 qu’il revint au Vietnam, diplômé de lettres et d’histoire. De cette date jusqu’en 1958, il occupa divers postes dans son diocèse notamment dans l’enseignement au collège de la Providence de Huê (1947-1955) où il fut professeur, et à l’école secondaire de Binh Minh qu’il fonda et dont il fut le premier directeur.

Cependant, c’est surtout à l’université de Dalat qu’il se fit connaître pour son talent administratif et son sens aigu des relations humaines. Il en fut nommé recteur en 1961, après avoir occupé pendant trois ans le poste de directeur national de l’Action catholique à Saigon. C’est lui qui transforma ce qui n’était encore qu’une école de pédagogie restreinte en université catholique de haut niveau. Il ne tarda pas à y créer une faculté de lettres avec des départements de lettres vietnamiennes, françaises, anglaises, de philosophie et sciences humaines. La faculté de sciences suivit. Puis ce fut le tour de l’école de politique économique, créé sur le modèle américain, qui ne tarda pas à acquérir une grande réputation et attira de toutes les régions du pays des étudiants très nombreux. Il enrichit le campus universitaire, situé sur une colline boisée, de nombreux bâtiments, dont plusieurs foyers d’étudiants. Mais il accomplit son œuvre la plus précieuse par l’influence qu’il exerça auprès des personnes chrétiennes et surtout non chrétiennes, grâce aux relations amicales qu’il sut établir avec elles. Beaucoup de professeurs qu’il invitait personnellement et d’étudiants se souviennent et lui savent gré, aujourd’hui encore, des aides financière ou morales fournies discrètement par lui lorsqu’ils étaient dans le besoin. Tous se souviennent également de son invincible optimisme.

Après 1975, il se retira à Saigon au Centre Notre-Dame-de-Fatima de Binh Triêu. Au cours des années 1990, il fit un dernier voyage en France où il rencontra ses nombreuses connaissances. Le 6 novembre 1998, il avait été nommé prélat de Sa Sainteté. Ses obsèques ont été célébrées le 22 décembre à la paroisse de Notre-Dame-de-Fatima, à Binh Triêu, à Hô Chi Minh-Ville.