Eglises d'Asie

Les séminaires du nord des Philippines ont besoin de prêtres-formateurs

Publié le 18/03/2010




Les séminaires du nord des Philippines ont besoin de prêtres pour les animer et aider les séminaristes à approfondir leur vie spirituelle, a déclaré l’administrateur du vicariat apostolique de Baguio, Mgr Andres Cosalan, qui avoue avoir du mal à convaincre les prêtres de préférer l’enseignement dans les séminaires à “la vie active” du travail pastoral. Après avoir passé près de 10 ans dans un séminaire, les prêtres veulent voir de nouveaux visages et, après l’ordination, rompre avec “les horaires planifiés” du séminaire, confie-t-il, avouant que quatre prêtres seulement venaient d’être nommés dans chacun des séminaires du nord de Luçon, la plus grande île des Philippines. En revanche, dans le sud de l’île, le corps professoral d’un séminaire compte au moins 11 prêtres, ajoute-t-il. Au nord de Luçon, on trouve quatre grands séminaires, sept petits séminaires et un grand séminaire de théologie disséminés dans neuf des 14 circonscriptions ecclésiastiques. Mgr Cosalan explique que certains prêtres acceptaient une mission hors de leur diocèse mais que, obtenir qu’ils y restent relevait d’une gageure. Le séminaire San Pablo à Baguio, destiné aux séminaristes de l’extrême nord de Luçon, a davantage de professeurs laïcs que de prêtres. Bien que ces professeurs, la plupart diplômés en théologie, soient “hautement qualifiés et font beaucoup” pour la formation au séminaire, Mgr Cosalan fait remarquer qu’un prêtre influence les séminaristes d’une façon unique. Pour les clercs, dit-il, le travail au séminaire consiste réellement “à être un frère pour les séminaristes”.

Mgr Cosalan, qui a passé plus de 10 ans dans les séminaires du nord, est professeur d’Ecriture sainte à l’Ecole de théologie de l’Immaculée conception, à Vigan, dans la province d’Ilocos Sud, au nord de Baguio. De retour d’une rencontre des évêques du nord de Luçon en novembre dernier, il a confirmé que quelque 15 prêtres étaient ordon-nés chaque année dans cette région qui compte quatre grands séminaires où sont reçus 30 à 35 candidats par an.

Mger Artemio Rillera, évêque de Bangued, de la Congrégation du Verbe Divin, a indiqué qu’une moyenne de trois jeunes entrait chaque année dans la classe de propédeutique du grand séminaire. Le chiffre devrait être plus élevé si les congrégations religieuses n’offraient pas aux Philippins l’occasion d’étudier à l’étranger, a-t-il dit. Les Pères du Verbe Divin et les religieuses de quatre congrégations aident les 19 prêtres diocésains de Bangued mais d’autres congrégations viennent dans le diocèse chercher des vocations. Mgr Rillera a expliqué qu’il évaluait la valeur des programmes de formation du séminaire au niveau de spiritualité des séminaristes. “De notre temps, c’était plus sévère”, a fait remarquer cet évêque de 59 ans, ordonné prêtre en 1970. Il a rappelé que, comme séminariste, ses vacances d’été se passaient à travailler dans des camps de jeunes plutôt que dans sa famille. Avec les programmes de formation plus détendus, “le taux de persévérance des prêtres est plutôt bas”, a-t-il commenté, ajoutant néanmoins qu’il avait bon espoir que les choses s’améliorent. Parmi les motifs d’espérance, il a cité la réouverture du premier des deux cycles du petit séminaire St Joseph à Bangued, fermé en 1988 pour raison financière.