Eglises d'Asie

A Singapour, les communautés religieuses sont divisées sur la question de l’usage que la recherche scientifique fait des cellules souches d’origine embryonnaire

Publié le 18/03/2010




Les groupes religieux sont divisés sur la question des recherches scientifiques menées à partir de cellules souches d’origine embryonnaire, ce procédé controversé car entraînant la mort des embryons sur lesquels sont prélevées les dites cellules (1). Au cours du mois de décembre dernier, le Comité consultatif de bioéthique (BAC) de la cité-Etat, suite à l’enquête qu’il avait lancée sur les questions morales liées à ces recherches, a consulté officiellement et pour la première fois les principaux groupes religieux de Singapour. Les bouddhistes qui représentent 43 % de la population, et les musulmans, 15 %, ainsi que les juifs, ont répondu oui’ à cette recherche. Quant aux chrétiens, représentant 15 % de la population, catholiques et protestants réunis, ils s’y sont déclarés absolument opposés. A la suite de cette rencontre, le président du Comité, le professeur Lim Pin, a déclaré qu’en fait les groupes religieux étaient divisés sur la question de savoir à partir de quand commence la vie. Il a ensuite précisé que, bien que cette rencontre ait aidé le BAC à mieux comprendre la position des uns et des autres, les décisions de l’autorité publique ne pouvaient dépendre des opinions religieuses. “Nous avons à être pragmatiques. Il nous faut faire ce qui peut être fait, a déclaré le professeur. Ces points de vue touchent à l’idéal mais l’idéal n’est pas toujours faisable. Il nous faut donc nous en tenir à une position qui nous permette d’aller de l’avant. Nous le devons. Nous sommes un petit pays. Supposez que quelque chose se fasse dans le monde et que nous ne pouvions pas le faire. Nous ne pourrions survivre”. Mais il a précisé que le gouvernement saurait s’assurer que ces recherches seront menées correctement.

La recherche embryonnaire sur les cellules souches, contrairement à la recherche sur les cellules somatiques adultes et celles du sang prélevé dans le cordon ombilical, a suscité des controverses parce que l’extraction de ces cellules entraîne la destruction des embryons. Le BAC a déclaré qu’il y aurait d’autres rencontres avec le public avant la rédaction des recommandations présentées au Comité ministériel au cours du prochain trimestre 2001. Dans le contexte de crise économique qui est celui aujourd’hui de Singapour, les autorités gouvernementales ont décidé de faire des industries du vivant un des piliers de la croissance future du pays. Les recherches en bio-technologies reçoivent à ce titre un important soutien de l’Etat.