Eglises d'Asie – Philippines
L’avortement – pourtant interdit par la loi – étant fréquent, les autorités gouvernementales se soucient de proposer aux Philippins des méthodes naturelles de régulation des naissances
Publié le 18/03/2010
Dans ce contexte, le ministère de la santé vient d’annoncer le lancement d’un plan destiné à promouvoir les méthodes naturelles de régulation des naissances. A cette fin, un “collier de planning familial” a été conçu (3). Il est sensé être adapté au niveau culturel de la population et centré sur les réalités du couple. Le secrétaire à la Santé, Manuel Dayrit, a déclaré au cours d’un forum qui se tenait à Manille le 15 novembre dernier, que la méthode d’utilisation de ce collier ferait intégralement partie des campagnes d’éducation prévues dans les collèges et les universités dès cette année 2002. Le collier qui doit aider les femmes à mieux repérer leur cycle sera disponible dans les hôpitaux et les cliniques et, en milieu rural, dans les dispensaires, a encore indiqué Manuel Dayrit au cours de ce forum où ont été exposés les résultats d’études pilotes menées en Bolivie, au Pérou et dans le nord des Philippines. Ce collier devrait, a-t-il dit, rendre la méthode naturelle de régulation des naissances, prônée par l’Eglise, plus efficace dans les régions où traditionnellement les femmes ont l’habitude de se parer de colliers de perles.
Erline Ventinilla a utilisé ce collier après un exposé entendu en 1999 dans sa communauté minière de Tuba, à Benguet, au nord des Philippines. Malgré les termes techniques utilisés par les spécialistes du planning familial, la méthode est “vraiment facile à comprendre”, a confié son mari, Federico, à ce même forum. Le couple souhaite avoir recours aux méthodes de régulation des naissances car le salaire de Federico, embauché dans un entrepôt minier, est parfois très insuffisant pour eux deux et leurs trois enfants. Federico a expliqué qu’il avait “essayé » l’abstinence, la méthode du retrait et les préservatifs mais évité les pratiques qui pouvaient “nuire à [la santé de] sa femme”. Erline, sa femme, fait partie des 300 femmes de deux villes de la région de Benguet où l’étude pilote a été conduite par l’Institut pour la santé des couples (IRH) du Centre médical universitaire de Georgetown, université dirigée par les jésuites, à Washington, aux Etats-Unis. Les résultats globaux présentés à ce forum montrent que l’abstinence observée à l’aide du collier est efficace à 95 %, comparé aux 94 % de taux d’efficacité obtenus à l’aide de contraceptifs chimiques ou mécaniques. Après un mois d’utilisation, 96 % des femmes, grâce au collier, savaient identifier sans erreur leurs jours de fécondité. Mitos Rivera, le représentant de l’IRH aux Philippines, a précisé que les femmes de Benguet préféraient combiner l’usage du collier et des préservatifs pour lesquels les hommes sont “généralement d’accord Il a signalé aussi que la méthode du collier avait “favorisé la communication entre les époux”.