Eglises d'Asie – Népal
Au cours d’une cérémonie religieuse qui a lieu une fois tous les 50 ans, le roi du Népal a été révéré par les bouddhistes du royaume comme étant une réincarnation de Bouddha
Publié le 18/03/2010
Arrivé au temple bouddhiste, le roi Gyanendra, portant une couronne de fleurs, a été escorté jusqu’à un dais et s’est assis sur un trône doré figurant une divinité ayant la forme d’un serpent à cinq têtes. Les desservants ont alors aspergé le monarque d’eau bénite et lavé ses pieds, tandis que des musiciens faisaient résonner des instruments à vent traditionnels. Plusieurs dizaines de représentations de divinités hindoues et bouddhistes avaient été rassemblées à cette occasion dans le temple. La cérémonie a duré environ une heure et demie. « Nous avons vénéré le roi comme le Bouddha, priant pour la paix dans le monde et le bien-être de tous les êtres vivants », a précisé Gautam Sayami, principal organisateur de la cérémonie.
Bien qu’aujourd’hui environ neuf Népalais sur dix se réclament de l’hindouisme, le Népal est le pays où Bouddha est né, il y a 2 600 ans. Le prince Siddharta Gautama, fils d’un souverain de la tribu des Sakya, naquit en effet vers 556 avant Jésus-Christ à Kapilavastu, au lieu dit Lumbini (aujourd’hui Rumindei), dans la partie sud-est de l’actuel royaume du Népal. Sur les 23 millions d’habitants qui peuplent ce pays, seuls 7 % sont bouddhistes (en majorité lamaïstes). L’hindouisme est religion d’Etat. Depuis 1990, le Népal, connu jusqu’à lors comme le « royaume hindou », s’est transformé en monarchie constitutionnelle et la liberté de religion y est globalement respectée. Un temps fut même évoquée la possibilité de donner un statut non confessionnel à l’Etat. Cela ne s’est pas fait mais le nouveau souverain, le roi Gyanendra, monté sur le trône en juin 2001 (1), a poursuivi la politique de tolérance en matière religieuse pratiquée par son frère.