Eglises d'Asie

Le Premier ministre s’attaque au système des castes et au racisme dont sont victimes les “intouchables”

Publié le 18/03/2010




Le Premier ministre népalais, Sher Bahadur Deuba, dimanche 27 janvier, a déclaré la guerre à la discrimination raciale et au système des castes qui transforment des êtres humains en “intouchables”. “La discrimination raciale et le système des castes sont des crimes contre notre société et nous y sommes impliqués depuis des milliers d’années. Maintenant il nous faut joindre nos forces pour lutter contre ce fléau”, a déclaré Deuba devant l’auditoire d’un séminaire organisé par la Commission nationale des droits de l’homme du Népal (HRC). La société népalaise, a-t-il dit, ne pourra “avancer sur le chemin du progrès” tant que ces deux maux n’auront pas disparu du pays.

Les “intouchables”, connus sous le nom de dalits, représentent le dernier échelon de l’échelle sociale du système social hindou. Quoique les castes aient été abolies officiellement au Népal en 1960, les gens des basses castes et les dalits souffrent toujours de discrimination économique et sociale. Le HRC indique que 35 % des 23 millions de Népalais sont considérés comme dalits. “Les tailleurs, les cordonniers et autres petits métiers sont désignés comme intouchables par la religion hindoue et les gens des hautes castes ne veulent pas les toucher ni même s’asseoir auprès d’eux alors que la Constitution a proclamé l’égalité des droits pour tous depuis 40 ans”, a expliqué un représentant du HRC. A la campagne, beaucoup de temples sont interdits aux dalits et les mariages entre castes sont toujours tabous.

L’an dernier, le Premier ministre avait annoncé d’importantes réformes économiques et sociales pour mettre fin aux inégalités nées du système des castes. Deux projets de loi, l’un en matière d’aide sociale pour les dalits et l’autre pour la création d’une Commission dalit, sont en passe d’être votés par la Chambre basse du Parlement. Le président de cette dernière, Taranath Ranabhat, a déclaré que, pour lutter contre la discrimination, le vote de nouvelles lois ne suffit pas ; il est aussi nécessaire de développer la conscience sociale de la population.