Eglises d'Asie

Le Timor-Oriental, à l’instar de l’Afrique du Sud, va être doté d’une Commission Vérité et Réconciliation’

Publié le 18/03/2010




Au début du mois de février 2002, le Timor-Oriental sera officiellement doté d’une Commission Vérité et Réconciliation. Similaire à la commission mise sur pied en Afrique du Sud pour documenter les crimes commis sous le régime de l’apartheid, cette instance, organisée par l’administration des Nations Unies au Timor-Oriental, aura pour tâche de faire la lumière sur les violations des droits de l’homme durant les années de l’occupation indonésienne, y compris au cours des événements dramatiques qui avaient suivi le référendum d’août 1999 (1), référendum par lequel les Timorais de l’Est ont finalement gagné leur indépendance.

La création de cette commission intervient alors que, de Djakarta, proviennent des signes selon lesquels le gouvernement indonésien serait éventuellement prêt à traduire en justice dix-neuf personnes – dont trois généraux – tenus pour responsables de graves atteintes aux droits de l’homme au Timor-Oriental. Selon Xanana Gusmao, le leader historique de la cause indépendantiste et futur président du Timor-Oriental indépendant (2), « de nombreux Timorais veulent des explications de la part de ceux qui ont causé pertes et souffrances. Ils pourront alors commencer le processus de guérison et clore cet horrible chapitre de leur vie ».

La Commission sera établie pour une durée de deux ans, renouvelable six mois. Elle n’aura aucun pouvoir juridique mais aura pour mission de rassembler les preuves des violations des droits de l’homme. Les preuves des crimes commis seront transmises aux tribunaux timorais, puis éventuellement à la justice indonésienne et à la communauté internationale. Pat Walsh, de l’administration des Nations Unies et coordinateur du projet de la Commission, estime qu’« au travers de sa fonction de recherche de la vérité, la Commission sera l’instance officielle où les gens pourront déposer 

L’autre volet de la Commission consistera à aider au retour des Timorais ayant quitté leur communauté d’origine suite aux 24 années d’occupation indonésienne, depuis 1975. Ce projet de réconciliation vise également à faire diminuer le taux de criminalité, élevé ces temps-ci dans le pays.