Eglises d'Asie

Papouasie occidentale : le Laskar Jihad, groupe extrémiste de combattants musulmans de la “guerre sainte”, a transféré une centaine de ses hommes des Moluques à la Papouasie

Publié le 18/03/2010




Selon The Sydney Morning Herald, dans son édition datée du 22 janvier dernier, le Laskar Jihad, groupe extrémiste de combattants musulmans de la “guerre sainte”, originaire de Java et actif aux Moluques depuis près de deux ans, a récemment transféré une centaine de ses hommes des Moluques à la Papouasie occidentale (1). Le quotidien australien, citant le porte-parole d’ELSHAM, une organisation de défense des droits de l’homme basée à Jayapura, chef-lieu de la province de Papouasie occidentale, précise que les hommes du Laskar Jihad ont pris pied à Fak Fak, localité située juste en face de l’île de Seram (Céram), aux Moluques, séparée d’elle par moins de 200 km de mer. Selon ELSHAM, une partie des autorités indonésiennes à Fak Fak appuieraient l’action des troupes du Laskar Jihad qui y ont installé un camp d’entraînement et où elles contribuent à former les hommes de la milice Merah Putih ( Rouge et Blanc’).

Le porte-parole d’ELSHAM a déclaré le 21 janvier dernier qu’un des membres de son organisation, qui travaille pour les autorités locales de Fak Fak, a été menacé de mort après avoir demandé à la police des détails sur l’activité du Laskar Jihad dans la région. Le militant s’était en particulier enquis d’un raid que la police a mené en décembre dernier dans ce camp, saisissant des explosifs, des armes artisanales et des flèches empoisonnées. A Jayapura, la police a confirmé que deux ou trois personnes, en lien avec cette affaire, allaient comparaître sous peu devant les tribunaux.

A Jayapura et en différents lieux de la province, la tension demeure par ailleurs assez vive. En effet, depuis la mort en novembre dernier de Theys Eluay, le principal leader de la cause indépendantiste papoue, l’enquête visant à démasquer les responsables de son assassinat n’avance pas (2). La police a déclaré que “des éléments isolés” des forces spéciales indonésiennes, les Kopassus, semblaient être impliqués dans le meurtre. Ce à quoi le général Amirul Isnaeni, commandant en chef des Kopassus, a rétorqué qu’il fallait produire des preuves avant de lancer de tels propos.